Grèce (1ère partie) … du 14 au 25 novembre

Première partie de la Grèce, de la frontière Albanaise à Athènes :

Etape 69 : Mesopotamia – Grevena, 90 km, 1330 D+

Nous quittons Mésopotamia sous un ciel gris pour rejoindre Kastoria, jolie petite ville en presqu’île d’un lac éponyme. Pas de doute, nous sommes en novembre, le soleil prend des vacances.

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Kastoria

Dès la sortie de la ville, nous quittons l’axe principal pour des routes secondaires. Le ton est donné : un panneau nous indique la rencontre(s) possible(s) avec la faune sauvage : ours ou loup à choisir.
En réalité, ce sont surtout les chiens affolés qui nous accueillent au bord de la route en aboyant ou en nous suivant sur quelques kilomètres.

Au détour d’un village, nous croisons un autochtone qui nous invite spontanément à venir boire le café chez lui. Première rencontre avec les grecs : c’est agréable de se faire inviter mais c’est un peu frustrant car la communication verbale reste encore difficile : il parle peu anglais et nous pas grec … il va falloir qu’on apprenne les rudiments ! On arrive tout de même à comprendre que l’ours est bel et bien présent ici. La bête à poils viendrait même parfois jusque dans les jardins, ce qui explique la présence « amicale » des chiens ! On n’a pourtant pas une tête d’ours !!!

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Chez nos hôtes du jour ..

A mi-parcours, nous nous arrêtons dans une boulangerie pour manger un feuilleté chaud. Le climat est humide, nous avons besoin de nous réchauffer. En début d’après-midi, nous repartons sur les petites routes … tellement petites que nous finissons dans des chemins de nature …jusqu’à … une petite colinade ! Une mauvaise lecture du GPS, nous fait tourner à droite plutôt qu’à gauche. Résultats, plus 7 km et 30 minutes perdues …
Nous descendons sur Grevena à la nuit tombante, nous en avons plein les bottes (et les sacoches). Après renseignements pris dans un café de village, nous nous arrêtons dans un hôtel au milieu de nulle part, la nuit risque d’être arrosée. Bulletin météo de ces trois prochains jours : alternance d’intempéries…et de pluie.

Etape 70 : Grevena – Kalambaka, 70 km, 810 D+

La météo s’était un peu trompée : il ne tombe pas de pluie mais des cordes. Les grenouilles en k-way sont de sortie sur leurs fidèles montures à pédales. Nous partons sous une pluie drue qui s’arrête au bout d’une heure … puis reprend et s’arrête enfin alors que nous abordons la dernière ascension de l’étape. Nous avons été rincés, nous décidons de manger au restaurant pour nous réchauffer. Nous ne sommes pas spécialement mouillés mais nous n’avons pas spécialement chaud non plus : du coup, on se paie un steak frites ! C’est fou comme ce plat peut-être international !

Après manger, pour digérer, il ne nous reste plus qu’à descendre ! Et les jambes sont pleines d’énergie, du coup, ça carbure … à 30 km/h sur le plat !!! A 10 km de l’arrivée, nous apercevons les rochers des Météores et les monastères qui les surplombent.

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Vue d’ensembles des Météores

Etape 71 & 72 : Repos des guerriers

Nous ne sommes pas en retard et la pluie est au RDV … alors nous nous arrêtons 2 jours.
Le 1er jour est consacré à la procrastination où comment occuper sa journée à ne rien faire. Le 2e jour est en revanche plus actif. Nous montons en bus aux Météores sous une pluie torrentielle, qui, fort heureusement, cesse en fin de matinée. Dès la première visite, Claire est ravie de mettre une jupe dont le port est obligatoire pour toutes ces dames !
A midi, nous profitons du panorama et du calme des chemins pédestres pour pique-niquer : vue imprenable sur Kalambaka. Nous poursuivons notre balade le long des monastères et parfois même par delà les grilles …

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Un des 7 monastères des Météores

Le paysage est surréaliste comme si les « montagnes » des météores avaient été déposés par des extra-terrestres (ou par le Saint-Esprit). Dans tous les cas, c’est magnifique ! Et avec les pluies diluviennes de la nuit, les fissures des rochers donnent de splendides cascades éphémères.

Entre religion et paysage, nous avons profité de cette journée pour découvrir le patrimoine grec. Dans un pays qui ne connait pas la laïcité, 97% de la population est orthodoxe, nous comprenons mieux les liens forts entre les grecs et leurs popes.

Au final, près de 10 km parcourus et des mollets qui n’avaient pas souvenirs d’avoir fait autant de marche depuis plusieurs mois.

Etape 73 : Kalambaka – Palamas, 70 km, 64 D+

Aujourd’hui l’étape est on ne peut plus plate et la pluie nous a enfin lâché. Nous quittons Kalambaka et les Météores pour rejoindre la ville de Trikala à 30 km. L’étape du jour n’est pas vraiment intéressante.

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La plaine de Kalambaka

A Trikala, nous prenons le temps … nous visitons un peu, nous travaillons sur le blog et nous mangeons au restaurant. Après 3h de pause méridienne … quand même ! Nous reprenons le route le long des champs de coton un parfois inondés jusqu’à Palamas pour retrouver Christian et sa famille.

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Avec Christian et son chien …

Ce soir, nous sommes hébergés chez l’habitant. Nous montons la tente dans son jardin. Moment convivial avec un féru du bicyclette qui est déjà venu en France pour faire le Paris-Brest-Paris. Nous n’avons pas manqué de lui conseiller de faire l’Ardéchoise ! Ambiance assurée !

De retour dans la tente pour une bonne nuit de sommeil, Claire se rend compte que son matelas est percé … la nuit va être beaucoup moins bonne !

Etape 74 : Palamas – Almyros, 91 km, 444 D+

Le début d’étape est aussi plat que la veille. On se croirait dans la plaine de l’Arlier entre Frasne et Pontarlier. A midi, nous nous arrêtons boire un café à mi-parcours mais le dimanche, c’est jour d’affluence, nous nous frayons finalement un chemin vers une table où notre café arrive finalement après 30 minutes. Les grecs cultivent aussi l’art de vivre … en douceur !

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La plaine de champs de coton et les montagnes en arrière-plan

Nous quittons la plaine pour rejoindre la mer par une petite route de col. Enfin, le mot col est un bien grand mot … il s’agit d’avantage d’une petite montée : 10 km à 3% de moyenne ! Le paysage valloné est un peu plus beau et le soleil, jusque là timide, se lève sur la plaine en fond. Au sommet, la mer est en vue, nous redescendons jusqu’à elle pour installer notre bivouac en bord de plage. Revoir la mer est toujours aussi magique et plaisant. Nous avons du choisir un bon endroit car deux routiers bulgares ont la bonne idée de garer leurs engins bruyamment à 23H et de discuter jusqu’à 2-3 heures du matin…

Etape 75 : Almyros – Loutra Edispou, 57 km, 710 D+

Faute d’avoir pu trouver une route de côte, nous retournons dans les terres pour rejoindre plus au sud, l’embarcadère qui nous mènera vers l’île d’Evia. Les collines environnantes sont bordées d’oliviers et c’est la saison des récoltes. En Grèce, la culture des olives semble être une affaire de famille où chacun a sa parcelle. Si dans les Balkans, le véhicule incontournable était la Golf, ici, c’est le pick-up … il ne manque plus que John du Middle-West !

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Montagne d’oliviers en bord de mer

Nous retrouvons la mer peu avant l’embarcadère de Glyfa. Dans cette région, la météo est plutôt clémente, nous sommes mi-novembre et nous pédalons encore en t-shirt ! Le soleil n’a pas dit son dernier mot ! C’est agréable et la mer amène toujours une atmosphère relaxante, apaisante … nous ne nous lassons pas de la contempler !

Arrivée sur l’île, nous parcourons les 15 derniers kilomètres en direction de notre hébergement dans une petite station balnéaire, quasi déserte à cette saison. Nous sommes d’ailleurs les seuls occupants de la chambre d’hôtes… tant mieux, on sera peinards !

Etape 76 : Repos des Guerriers

On le savait pas en venant, mais la petite ville de Loutra Edipsou est surtout connue pour ses sources d’eau chaude … et nous n’avons pas manqué d’en profiter !!! A cette saison, même la mer est encore bonne … au moins aussi chaude que l’eau du lac St Point au mois de juin ! C’est à dire ? 18-20°C !

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Petite baignade dans un bassin d’eau chaude en bord de mer

En tout cas, boire une bière, dans un bain de mer à 40°C, en regardant le coucher de soleil restera pendant longtemps, un bon moment du voyage !

Etape 77 : Loutra Edispou – Limni, 34 km, 510 D+

La douceur de vivre de l’île nous convient tellement bien que nous parcourons l’équivalent d’une demi-étape aujourd’hui. Même en partant à 10h30, nous arrivons à Limni sur les coups de midi. La plage nous tend les bras, le cadre est idyllique pour pique-niquer et faire la sieste. Nous poussons la route de 2 km en fin d’après-midi pour boire une bière en terrasse à côté de quelques anciens du village. Si le paradis grec avait un nom, il s’appellerait « Limni ».

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Coucher de soleil – Vue depuis le bivouac

A la nuit tombée, nous rejoignons une aire de pique-nique pour y installer notre bivouac. Nous surplombons la mer, ce qui nous donne un point de vue encore plus majestueux et un coucher soleil digne des cartes postales !

Etape 78 : Limni – Politika, 64 km, 1175 D+

Les vacances paradisiaques en bord de mer sont finies, il est temps de reprendre la route avec des étapes digne de ce nom ! Dès le début de l’étape, nous grimpons pour rejoindre l’axe principal au centre de l’île. Plus 300 mètres de dénivelé pour commencer ! Le centre de l’île est plus boisé, on se croirait sur le continent. Sur le plateau, la route est redevenue plate, peut-être trop pour nous au point de nous nous ennuyer un peu … d’autant plus que c’est la journée des Grincheux ! L’ambiance est pesante.

Au pique-nique, nous nous arrêtons au soleil, au bord de la rivière mais le soleil bouge et nous finissons le repas à l’ombre. L’endroit n’est pas vraiment propice à la sieste … à moins de traverser. Claire tente l’expérience et se retrouve les deux pieds dans l’eau. Le vélo, trop lourd, s’est enfoncé dans le sable. Denis n’est guère plus malin, il ne se mouillera que le pied droit. Quand on s’est levé du pied gauche, il faut pouvoir le garder au sec toute la journée !

Dans l’après-midi, nous montons jusqu’à 600 m, pour arriver au point culminant de l’étape. Grimper un col détend … le sourire revient au sommet ! Après une bonne bière (ou un café), il s’agit maintenant de descendre au milieu es oliviers pour rejoindre la plage et y planter la tente. Nous avons pris goût au bivouac en bord de mer.

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Bivouac sur la plage

Etape 79 : Politika – Eretria, 51 km, 265 D+

Dernière étape sur l’île : il est temps de rejoindre le continent à Athènes où les parents de Claire nous retrouvent dans deux jours. Pourtant, nous ne sommes pas vraiment pressés. Nous sommes plutôt même en avance, alors on profite du bord de mer une dernière fois. Petit déjeuner sur la plage !

L’étape d’aujourd’hui n’est pas la plus sympa, pas plus pour le paysage que pour le trafic mais nous avançons rapidement. A 13h, nous nous arrêtons manger en bord de plage (quand on vous dit qu’on y a pris goût !), il ne nous reste plus que 15 km à faire sur une route plate et fréquentée.

Ce soir, pas de bivouac sur la plage. Nous avons réservé une chambre. Quel bonheur de retrouver une douche chaude ! Ce n’est pas tant le fait d’avoir de l’eau chaude qui est réjouissant, c’est surtout le fait de pouvoir se laver intégralement, de sentir l’eau couler sur la peau … Quand on voyage, le bonheur tient en peu de choses !

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Ferry au port d’Eretria (nous le prendrons demain)

Comble du luxe, nous profitons de notre dernière nuit sur l’île pour goûter au poulpe, servi par un serveur qui parle français et aux petits oignons pour nous, dans un restaurant où nous sommes les seuls clients. Délicieux !

Etape 80 : Eretria – Athènes, 59 km, 795 D+

Dernière étape de vélo grecque avant la pause à la capitale !
Nous commençons l’étape par la traversée de la mer Egée. Une demi-heure de bateau plus tard, nous revoici sur la terre ferme ! Nous ne boudons pas notre plaisir d’être en Grèce, en bord de mer, sous le soleil …car notre coloc’ Quentin nous a fait savoir qu’il neige à Pontarlier ! Et bizarrement, cette année, nous ne sommes pas vraiment pressés de la voir arriver.

Après quelques kilomètres seulement, petite Colinade de Denis, qui nous emmène dans des raccourcis à 34% !!! Pieds à terre obligés… et premières chutes de Denis sans gravité.

Le reste de l’étape est sans intérêt. Coincés entre autoroute et route nationale, le trafic s’intensifie à mesure que nous nous rapprochons d’Athènes, et le paysage ordinaire ne peut hélas, même pas nous réconforter. Comme un fait exprès, le temps tourne à la grisaille … les demandes d’hébergement en Couchsurfing ou Warmshowers sont négatives ou sans réponse et pour couronner le tout, Denis commence à avoir du jeu dans son pédalier : c’est ce qu’on appelle une journée de merde passée sur la selle !

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Il semblerait que le pédalier n’ait pas trop aimé les 34%

Nous roulons sans trainer jusqu’à Marousi, dans la banlieue nord d’Athènes afin de trouver un magasin de vélo pour Denis. Le samedi, les magasins ferment à 15h ici en Grèce … on avance au pas de charge !

Une fois à Marousi, il ne nous reste plus que 15 km avec un profil plutôt descendant. Bien que les parents de Claire n’arrivent que demain, nous rejoignons une auberge de jeunesse du centre d’Athènes. Surement la plus pourrie du voyage ! Impossible de dormir sereinement jusqu’à 4h du matin … Demain (enfin tout à l’heure) est un autre jour ! Ça ira mieux demain !

Le résumé en images et en vidéos :

11 réflexions sur “Grèce (1ère partie) … du 14 au 25 novembre

  1. evelyne bauquis dit :

    vraiment un plaisir de revoir les Météores, et le petit village de Limni ou nous avons séjourné avec notre bateau. pour nous c’est pour le moment Bastia sous la pluie et le vent en attendant de traverser sur le continent

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  2. Lucien COURTOT dit :

    Pontissalien et membre du club cyclotourisme, je suis votre périple depuis le début.
    Chaque nouveau message relatant votre aventure est un régal. Vous nous donnez envie de visiter le monde librement et passionnément. Merci pour ce partage et bonne route !
    Lucien Courtot

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  3. Cat88 dit :

    Impressionnant le chrono sur certaines étapes. Ok, le but est d’aller jusqu’a Oulan Bator, mais aussi de se faire plaisir ! L’oisiveté est tout sauf du procastinage 🙂 Joli clin d’oeil la bande son !

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    • Claire Colin dit :

      T’inquiètes, on « pro Catherine » aussi. ça fait une semaine qu’on se la coule douce à Athènes et comme il y a grand vent, notre ferry est bloqué au port du Pirée. Départ prévu vendredi soir et repoussé à demain matin si le vent se calme…

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  4. Cyrille dit :

    Super. Merci pour ce nouveau résumé … Beaucoup de sieste, de bières et on commence à avoir des chutes … Et puis, quelle chance avec le temps quand même, et pour vous et pour les jurassiens qui sont bien partis pour avoir leur transju ….

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