Deuxième et dernière partie grecque entre Athènes et Lesbos.
Second and last part of Greece between Athens and Lesbos. The English version is at the end.
Semaine de repos à Athènes : du 26 novembre au 2 décembre
Après 3 mois de voyage, nous apprécions de quitter un peu nos montures. Le temps d’une semaine, nous faisons les touristes… à pied ! Pour l’occasion, les parents de Claire et son grand-père (Payou) nous ont rejoint. Nous avons loué un appartement au centre-ville d’Athènes où nous logeons tous.
Bien que la circulation à Athènes soit dense, le trafic n’est pas saturé : rien à voir avec Paris ! La présence de Payou nous donne une excuse pour prendre le taxi. A 4, cela revient moins cher que le métro et Denis, amoureux de son vélo, est heureux de ne pas le quitter en suivant le taxi !
Dès le premier soir, nous sortons pour aller à l’opéra voir un ballet : La Belle au bois dormant de Tchaikovsky. C’était l’anniversaire de Payou cette semaine et il aime la musique classique alors c’était l’occasion. L’opéra national de Grèce est un nouveau bâtiment moderne à l’extérieur de la ville, en direction du Pirée. Il a été inauguré en mars 2017 et regroupe un ensemble culturel avec la bibliothèque nationale. Les gens autour de nous sont habillés en tenue de gala … mais une fois que la lumière est éteinte, les danseurs se fichent complètement de la manière dont nous sommes habillés !!! Et puis, on a quand même quitté le cuissard pour notre pantalon de randonnée !
La première matinée est consacrée au marché couvert, il faut faire les commissions pour la semaine et à 5 avec 2 ogres, il en faut des provisions ! Les halles aux poissons et à la viande sont un spectacle à part entière. Les carcasses de viande pendent dans les vitrines des bouchers tandis que chez les poissonniers, les dorades sont soigneusement alignées et arrangés pour faire bonne figure. L’ambiance est plus calme et plus masculine côté boucherie alors que ça braille côté poissonnerie … ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’on dit : « Parler comme une poissonnière ! » C’est plus calme côté fruits et légumes … Comme dans chaque grande ville, on a l’impression que chaque clan se répartit son commerce. La viande et le poisson aux grecs, et les fruits, légumes, épices au immigrés … dont un certain nombre semblent être arabes ou hindous.

Marché au poisson / Fish market
En cuisine, pour fêter l’anniversaire de Payou, Claire essaie une recette de salade de poulpe. C’est un délice ! Pour ceux qui connaissent les talents de cuisinière de Claire, c’est bien la pieuvre que le voyage lui permet d’exprimer des talents cachés !
Les autres jours sont plus classiques. Visite guidée de la ville, Acropole … les 5 jours de repos passent relativement vite. Payou, qui ne marche d’ordinaire qu’entre sa voiture et son boulanger, a réussit à monter à pied jusqu’au Parthénon ! Et dans le dédale de marches du Mont Lycabette. De notre côté, nous alternons entre visites et repos. Nous n’avons pas spécialement l’habitude de la vie en ville. Le brouhaha citadin est épuisant.

La brochette des 5 à l’Acropole (Olivier, Denis, Payou, Claire et Francine)
Denis, qui avait mal au poignet depuis le début du voyage, suite à une petite chute avant de partir, profite de sa dernière halte européenne pour consulter médecin et ostéopathe Il s’agit vraisemblablement d’une tendinite mais rien de grave. Une attèle et un peu de repos seront salvateurs.
Dès la tombée de la nuit, les parties de belote vont bon train. Si les jambes de Payou lui font parfois défaut, ses mains et son cerveau fonctionnent plutôt bien : avec Denis, ils ont quasiment gagné toutes les parties !!!
Quand le dernier jour de repos arrive, nous empaquetons tranquillement nos affaires avant de rejoindre les parents de Claire au Pirée pour un dernier au revoir. Nous mangeons tous ensemble dans un super restaurant bon marché. Au moment de rejoindre le bateau, le personnel navigant nous indique que le départ est reporté à cause du vent. Pas de départ, au mieux avant demain midi. Il faut revenir à 11h le lendemain pour avoir plus d’informations.

A 11h le lendemain, on nous annonce finalement que le bateau ne partira que le lendemain.
Nous rebroussons chemin, « le Pirée derrière nous », pour dormir à l’appartement, et c’est reparti…pour une partie de belote inattendue ! On ne quitte pas ses parents si facilement …
Le lendemain, nous disons au revoir pour de bon, à la famille Rousseau, quoi qu’il advienne, la location de l’appartement prend fin aujourd’hui et ils rejoignent Genève par avion ce soir.
Lorsque nous arrivons au port, l’équipage nous informe que le bateau ne partira que le lendemain à 7h, soit avec 2 jours de retard, mais nous n’avons pas vraiment le choix … Nous nous plongeons dans la lecture et nous profitons d’être à quai pour faire des provisions pour les 2 prochains jours.
Etape 81 : Le Pirée – Mytilene, 12 h de bateau
Nous sommes encore dans les bras de Morphée quand le bateau quitte le port du Pirée. Ce sont les cornes de brume qui nous réveillent. Ça y est ! Nous prenons enfin le large pour Lesbos !
Que fait on à bord d’un bateau pendant 30 h ? On dort, on mange, on lit, on joue …
Une escale à Chios, une autre ile grecque de la mer Egée, nous permet de sortir admirer le paysage.
A 19h, après 12h de navigation, à la nuit, nous arrivons à Mytilène, ville principale de l’île de Lesbos. Au port, l’ambiance est saisissante. Police et cars de migrants en guise de comité d’accueil ! Le bateau repart directement sur Athènes, emmenant avec lui tous les candidats heureux à l’asile européen … Mais comme peu ont cette chance, les autres essaient de monter à bord illégalement. Voilà pourquoi, le ferry est aussi surveillé !
A terre, Claire conserve encore plusieurs heures l’impression d’être sur le bateau … seule la nuit permettre de faire passer cette impression. On préfère encore les vibrations des mauvais chemins à celles des moteurs.
Etape 82 : Mytilene – Mytilene, 35 km, 500 D+
Ce matin, il faut aller chercher les tickets de bateau pour aller en Turquie. Normalement, il devait y avoir un bateau le lendemain matin mais faute de réservation et compte tenu de la météo, le prochain bateau est prévu jeudi. Nous sommes lundi, ça fait 3 jours à attendre sur l’île avant de prendre le bateau jeudi matin …
Comparés aux milliers de migrants qui attendent plusieurs mois sur l’île pour obtenir un visa, la situation est plutôt cocasse. Bien que nous sommes déçus, nous n’avons pas à nous plaindre.
Nous avons donc 3 jours pour visiter l’île ! Ce soir, nous avons prévu de dormir chez Maria, en couchsurfing. Nous n’allons pas changer tous nos plans …
Pour aujourd’hui, nous nous contenterons d’un petit tour au sud de l’île sans les sacoches. Il est quasiment midi quand nous décollons de Mythilène… c’est les vacances !
Le début de l’étape le long de la mer est assez plat. Nous pique-niquons sur la plage, un gilet de sauvetage laissé sur la rive face à nous, nous rappelle la réalité de l’île depuis quelques années.
On a beau être au mois de décembre, il fait encore plus de 15°C sur cette partie du globe ! Mais le vent joue les perturbateurs et nous oblige à nous mettre à l’abri pour la sieste … c’est à ce moment là que le hamac tient toutes ses promesses !
La deuxième partie d’étape est plus vallonnée. Après la pointe sud de l’île, nous remontons dans les terres. Les collines abritent d’innombrables oliviers aux vieux troncs noueux évoquant de grosse morilles. C’est vraiment chouette ! Le soleil qui rayonnent sur les arbres fait davantage scintiller les feuilles des arbres. Ici comme partout ailleurs en Grèce, c’est le moment de la récolte.
Le soir, nous retrouvons Maria dans un bar du centre-ville et elle nous fait découvrir les « souvlaki », sandwich grec qui ressemble curieusement à un kebab. Excellent ! Maria travaille pour l’union européenne dans le centre de migrants de Moria, au nord de Mytilène. Alors que le camp est prévu pour 4000 personnes, presque 8000 y séjournent actuellement, en attendant que leur demande d’asile soit examinée.
Etape 83 : Mytilene – Methymne, 68 km, 1240 D+
Nous partons en direction du Nord de l’île qui, parait-il est magnifique. Pourtant, le matin est plutôt arrosé. Pluie et vent nous accompagne au point que nous nous demandons par moment ce que nous faisons là. Le défi du jour va être de trouver un endroit au sec et sans vent pour midi.
Au bout de 35 km, nous arrivons au village de Mantanados, nous tombons sur un fast food artisanal … nous n’hésitons pas longtemps ! L’endroit nous réchauffe autant l’intérieur que l’extérieur du corps !
Nous repartons, le ventre plein, sous un soleil timide, mais le vent et la pluie ont l’air d’avoir disparu … A la sortie du village, un moulin à huile est en activité. Nous en profitons pour le visiter et finir le repas par une tartine de pain grillé toastée à l’huile nouvelle…

Moulin à huile
Nous quittons la côte pour une route de montagne qui surplombe l’île. Le point de vue est de plus en plus sympa à mesure que nous montons. C’est sauvage et très boisé. Comme pour nous narguer, nous apercevons la côté turque très nettement. Nous pourrions presque apercevoir les turcs en en terrasse ! Mais de ce côté de la mer, il fait froid. Des bénévoles sont en poste pour scruter le bras de mer et signaler d’éventuels migrants en dérive (ce qui arrive presque chaque jour)
En fin d’étape, nous redescendons sur Methymne, c’est effectivement magnifique. Un château éclairé surplombe le village en bord de mer.

Methymne (Molivos)
Ce soir, nous sommes accueillis par Dimitri, qui ne pouvait pas nous recevoir chez lui alors il nous emmène jusque chez une amie, Hanna. Une hollandaise exilée sur Lesbos depuis plus de 23 ans. Tous deux travaillent pour une association d’aide aux réfugiés.
La majorité des réfugiés arrivent par le nord de l’île qui n’est qu’à 9 km des côtes turques avant de rejoindre en bus ou à pied le camp de Moria à 60 km…
Etape 84 : Methymne – Mytilene, 72 km, 1070 D+
Dimitri nous a rejoint pour le p’tit déj’, les bras chargés de pain, pâtisseries et vivres pour le pique-nique. Nous partageons un excellent moment avec lui, Hanna et son petit chien Lola.

Hanna, notre hôte et Lola (son chien)
Avant de quitter Mythymne, nous montons au château pour admirer la vue avant de prendre la route. Nous longeons la côte sur quelques kilomètres avant de repartir dans les terres où le relief est plus accidenté.
Au sommet de la première bosse, nous voyons l’autre bord de mer, au centre de île et les marais salants. L’île de Lesbos est classée au patrimoine mondial de l’Unesco pour sa biodiversité. En redescendant sur la côté, nous apercevons des flamants roses. Superbe !

Flamants rose / Flamingos
Nous regagnons Mythilène par un axe principal sans grand intérêt. Denis a RDV avec un vélociste recommandé par Dimitri pour changer son boîtier de pédalier, réparé en fait un peu trop à la « Hâte…ènes ». Le vélociste est un vrai passionné. Son atelier ressemble à une vrai caverne d’Ali Baba.
Nous dépensons nos derniers euros en vin, ouzo, huile d’olive, bière et prenons un bon repas dans un petit restau recommandé par Maria. Dans cet établissement, la mixité est le maître mot. Jeunes, anciens, migrants, étudiants ou travailleurs, tous se retrouvent pour passer un bon moment, et ça en dit long sur cette île si accueillante.
Cette fois, c’est bien notre dernière nuit en Europe avant un long moment !

Maria, qui nous a accueilli 2 nuits à Mythilene
English version :
We spent 5 days with Claire’s parents and her grand father (Payou). It’s a pleasure to have 5 days off our bike and to visit the city by feet. We alterne between visits and relax. We have rent a flat in the city center for all.
For the fist night, we went to the National Greek Opera to watch Sleeping Beauty, a Tchaikovsky ballet. This week, there was Payou’s birthday, so we went there like a gift. The new Opera is a big modern building including the National Librairy. People are well dressed … but dancers don’t really mind how you’re dressed ! We also got off our cycling clothes to wear a walking trousers !
First day, we went in the central market. It seems to be a show ! The meat market is more quiet and masculine but meat hangs up in the showcase. The fish market is more noisy and fish is well dressed. In front of the central market, there is also the vegetable market. It’s more quiet. Here in Athens, like in the other big cities, everybody has is own place for sales. It seems that Greek people sale meat and fish and Arabic or Indian people sale vegetables and spices.
The others days are classical tourists day : free walking tour, Acropolis … Claire’s grandfather who used to walk just between his car and the bakery, walked up to the Parthenon ! Well done ! For us, we are a little bit tired of the city and traffic.
Denis went in a clinic to fix his hand. Probably the last chance to find a good doctor who speak English before a long time ! He probably has a tendinite. Nothing serious. He just needs a rest.
When sun is coming down, we play together (cards playing). The grand father is a real good player. With Denis, they also won the almost plays.
When the last day comes, we supposed to take the boat at Pireus harbour at 8.00 PM, but because of the hard wind, ferry has 2 day late. We finally have a boat on Sunday morning at 7.00 AM instead of Friday night.
So, on Sunday, we spent 12h on the boat : sleeping, eating, reading, looking the landscape …
When we arrive at Mitilini, we are welcomed by police and refugees bus. In fact, our boat goes back to Athens and bring the fortunates refugees who get the visa … and the are also lots of unfortunate refugees who try to take the boat ! It’s a little impressing and embarrassing. We understand better what refugees crisis means… and we feel little beat guilty.
Next day, we go to the travel agency to get the ferry tickets to Turkey. We suppose to take it on Tuesday, so the next day but there is no boat. We have to wait until Thursday, 3 days later. Even if we are a disappointed, compared to the refugees, 3 days are nothing. We have 3 day to visit Lesbos island !
First day, we just made a little circle in the south, around Mytilini. At night, we met Maria (on a Couchsurfing community). We tasted Soulvaki, good greek sandwich and we speak a lot about refugees situation (she works in a refugee camp) and travels.
Second day, we went in the North to Molivos, a very beautiful village. On the morning, it was raining and winding so not really good weather to cycle but after a great sandwich club in a restaurant, sunny was coming and it was really better. We visited an oil press. That’s time for olive now and Lesbos is famous for olive oil. We slept in Hanna’s house, Dimitri’s fiend, who is on a warm shower’s community. Both work for a refugees foundation.
Thrid day, we go back to Mytilini. To start the day, we had a big breakfast thanks to Dimitri. Before leaving the visit the village and go up to the castle. On the way, we saw salt marshes and flamingos. Lesbos island is on the UNESCO heritage for biodiversity.
In Mitilini, we went in a bike shop to fix the Denis’ bicycle, advised by Dimitri. We met a very passionate man of biking.
To spend our last euro money, we had a good lunch in a restaurant before coming back to Maria’s house. The best word to describe this place is : mix. Whatever you are refugee, student, worker, old or young, you are welcome ! That’s maybe the best message we received in Lesbos : welcome !
petite rectification. Pour les parties de belote quand j’ai fait équipe avec papa, on a quand même gagné quelques fois. Bisous
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grosse rectification. Denis gagne tous le temps car il joue à la belote made in Colin……… celle avec la main sur le front, mais il est redoutable à la belote made in Rousseau.
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Captain speaking, yes! Very good!
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Hope there are not so many mistakes !
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