Turquie (2e partie) … du 19 au 31 décembre

Nous finissons l’année à Izmir. Quelques jours de vélo entre Istanbul et Izmir avant de retrouver les colins.

Etape 90 : Istanbul – Orhanlar, 71 km, 940 m D+

La nuit fut courte. Lorsque le réveil a sonné à 5h00, les yeux avaient du mal à se décoller … Nous sommes partis sur la pointe des pieds. Mouthatar est resté bien au chaud dans son lit. On aurait aimé en faire autant … A cette heure matinale, les transports publics sont quasi-déserts mais aussi moins fréquents. Nous en faisons l’expérience. La longue attente du métro (27 minutes) nous a donné des sueurs froides : arriverons-nous à temps à Yenikapi pour le bateau de 7h ? Le triathlon dans le désordre est lancé : course à pied depuis la sortie du métro jusqu’à l’embarcadère. Nous arrivons à peine 10 minutes avant le départ. Il n’y a rien de trop.

Partie nautique : les 2 heures de bateau jusqu’à Bandirma nous permettent de prolonger un peu la nuit (c’est quand même plus sympa que de nager les 120 kms en mer de Marmara ) Le paysage devrait être beau avec le lever du soleil mais nous n’en avons rien vu.

Epreuve cycliste : à 9h, arrivée au port. Nous sommes accueillis par un crachin maritime et un vent glacial. On aurait peut-être mieux faire de rater le bateau ? Denis est tellement content de reprendre son vélo que rien ne pourrait l’arrêter ! Alors Claire doit suivre … le temps de faire la belle dans les rues d’Instanbul est terminé !

Nous empruntons l’axe principal sur une vingtaine de kilomètres et nous retrouvons ces grandes plaines vallonnées. A l’approche d’une petite ville, nous un nuage noir d’oiseaux migrateurs fait son apparition. Les pifs sont venus picorer du grain. C’est impressionnant ! Même les automobilistes doivent klaxonner pour les écarter.

A midi, nous nous arrêtons dans un petit restaurant pour nous réchauffer et découvrons avec joie la : « pide », mélange de baguette pour la forme et de pizza pour la pâte, garnie de viande et autres accompagnements aux choix.

Lorsque nous reprenons la route en début d’après-midi, le pantalon k-way devient incontournable … Nous montons un petit col sous une pluie battante et glaciale (0°C au sommet). De l’autre côté du col, un village nous tend les bras. Nous nous arrêtons boire un « çay » (thé), pour nous réchauffer. A l’intérieur, nous découvrons avec joie le poêle à bois fumant. Les clients nous invitent à nous mettre tout près. La discussion s’installe rapidement, avec les mains surtout, parce qu’ils parlent aussi bien anglais que nous, le turc … Les turcs sont vraiment très accueillants ! Alors qu’ils n’étaient que 3 ou 4 clients dans le café, nous sommes désormais une dizaine ! Un des habitués est même allé chercher un habitant parlant anglais !!!

Après 3 ou 4 çay, nous sommes invités à dormir chez l’habitant, un couple de fermiers. Ils ne parlent pas anglais mais le frère de la fermière vit en France, à Paris. Avec la magie d’internet, on a vite fait de téléphoner à l’autre bout du monde …

fullsizeoutput_13aa.jpegCette première immersion dans la vie locale est à la fois formidable et frustrante. Nous apprécions la spontanéité et l’hospitalité turque mais nous regrettons le manque de communication. Il faut vraiment qu’on s’y mette !

Etape 91: Orhanlar – Buyukyenice, 81 km, 1265 D+

Nous quittons Orhanlar vers 9h, après un bon petit déjeuner, qui nous a permis d’en apprendre le vocabulaire… Loin des grands axes, les petites routes turques nous plaisent le long des vallons et des villages.

Vers 11h, Denis fait une fringale, une pause s’impose … c’est encore pour nous l’occasion de s’immerger dans la culture locale. Nous nous arrêtons à la terrasse d’une petite ville de campagne. C’est jour de marché. Les allées et venues vont bon train. Pendant que les femmes font leurs emplettes, les hommes refont le monde autour d’un thé. Là, encore, l’hospitalité est au RDV… nous échangeons quelques mots avec nos voisins de tables, heureux de voir des touristes.

Le paysage valloné est certainement très beau sous le soleil mais le ciel est resté couvert toute la journée. Les routes sont accidentées, ça monte, ça descend… jamais de plat, de quoi parfaire l’entrainement !

fullsizeoutput_13b0.jpegLe soir, en arrivant, à Buyukyenice, nous savons qu’il n’y aura probablement pas d’hébergement mais on ne sait jamais. Nous demandons à des villageois qui attendent le bus, qui téléphonent à une jeune fille qui parle anglais, qui nous amène au café du village, qui …, qui … Comme la veille, après 4 ou 5 çay, le maire du village (dont le cousin habite en France) propose de nous héberger.

Avant cela, nous allons manger chez sa fille à la sortie du village. Nous sommes fatigués, il est 22h quand nous posons enfin nos valises mais arrivés chez le maire, les voisins débarquent et rebelotte, çay, discussion … et démonstration de feux d’artifice dans le salon ! Notre hôte sa femme et pas mal d’autres travaillent dans l’usine les fabriquant à la sortie du village

Pendant tout ce temps passé à l’intérieur, il neige à l’extérieur. Pourvu que ça ne tienne pas sur la route.

Etape 92 : Buyukyenice – Bergama, 63 km, 730 D+

Nous quittons difficilement Monsieur le maire et ses administrés, ils voulaient encore nous inviter à boire un thé …

fullsizeoutput_13b1Il est déjà 11h lorsque nous partons nous une neige fondue ! Les villageois nous regardent d’un air désolé ou d’incompréhension. C’est vrai qu’il faut être complètement débile pour rouler là-dessous. Nous parcourons la quasi-totalité de l’étape sous le brouillard. La pluie s’est arrêtée. Nous apprécions presque … et nous avançons vite !

A 13h30, nous arrivons à Bergama et nous nous réfugions dans un restaurant. Après 2h de pause repas et étude des possibilités, nous optons pour un bon hôtel à la sortie de la ville. Tant pis pour la visite du site antique, on se rattrapera à Ephèse.

Dans la chambre, la baignoire à remous nous fait vite oublier la première crevaison (lente et après 4500 k) du voyage, le froid et l’humidité de la journée.

Etape 93 : Bergama – Izmir, 97 km, 445 D+

Après un buffet de petit déjeuner digne d’un festin de roi, nous quittons Bergama assez tôt. La route est longue. 100 km à faire ! Bien que le dénivelé soit relativement plat, nous avons rarement fait autant en un jour. La nuit à l’hôtel a porté ses fruits, nous sommes pleins d’énergie et le vent nous pousse !

Sans alternative à la route principale, nous avançons sur la route nationale et les kilomètres défilent.

A midi, nous avons déjà parcouru 70 km. La route qui va sur Izmir est bordée de zones industrielles, rien de bien passionnant. En arrivant dans l’agglomération, nous optons pour le traversier qui nous mènera directement au centre-ville.

Dans le hall d’attente du ferry, nous rencontrons, Entre, un franco-turc vivant à Izmir depuis un mois. Il a quitté Lyon pour s’installer ici. Nous échangeons le long du trajet qui nous amène sur l’autre rive. A l’arrivée, une autre française, Anne, fille au pair à Izmir, nous entend parler français. Nous finissons tous les 4 autour d’un « türk kavheci ».

fullsizeoutput_13b6.jpegNous arrivons finalement à l’auberge de jeunesse à 17H. Nous qui pensions avoir du mal à finir dans les temps … Il nous reste 3 heures avant que la famille Colin nous rejoigne.

C’est au moment de sortir acheter des kebabs en ville que toute la famille arrive enfin…

Fêtes de fin d’années à Izmir :

Nous profitons d’une nouvelle semaine en famille mais cette fois avec la famille de Denis. Comme à Athènes, nous laissons les vélos le temps d’une semaine et profitons de la ville en touristes à deux jambes.
Au programme, visite des rues d’Izmir, entre port, bazar, caravansérail, quartiers populaires et quartiers huppés, excursion à la cité antique d’Ephèse, au village balnéaire de Foça (Phocée) et parties de backgammon à gogo.

Noël était une excuse pour un bon moment en famille. Dans une auberge de jeunesse, cette fête du partage dépasse le cadre familial et prend tout son sens. Les échanges se font avec des gens venant de tous les coins du monde : Argentine, Italie, Russie, Hong-Kong, Pays-Bas, Japon, Turquie, Pakistan, Biélorussie, etc.. Les parents Colin testent leur anglais et passent rapidement au langage des mains qui fonctionne plutôt bien.

fullsizeoutput_13c1.jpegEnsemble, nous avons expérimenté la compagnie quasi permanente des chiens errants seuls ou en meutes parfois sympathiques (mais pas que) mais aussi les transports urbains, et à 8, il y a forcément de l’inertie.
Père François, qui, d’ordinaire, n’est pas un adepte de la marche, a gravi par deux fois la colline d’Izmir … et Maman Colin a apprécié le gommage au hammam.
Quant a Clément, le beau-frère, il était tellement ému, après une morsure de chien sur les quais d’Izmir et après 3 ou 4 rakis, qu’il n’a pas résisté à une belle étreinte avec un serveur, sosie presque parfait de Léonard Cohen !

Bref, une vraie belle semaine, achevée en beauté par un réveillon du nouvel an dans un bar de nuit d’Alsancak, quartier branché d’Izmir, qui n’avait rien à envier au Springbox. Retour à l’auberge à 4h du matin sans perdre la clé de la porte cette fois (contrairement à l’avant veille).

Une réflexion sur “Turquie (2e partie) … du 19 au 31 décembre

  1. Cat88 dit :

    Alors le turc, ça progresse ? Vous allez pouvoir garder le mot « çay », valable en Ouzbekistan, au Turkmenistan, en Chine et surement en Montgolie. Mais pourquoi certains disent thé ?

    J’aime

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