English version at the end
Une semaine de tourisme en sac à dos dans le sud de l’Iran:
C’est par un contre-la-montre (par équipe) consulaire que nous commençons notre semaine de vacances : lever à 7h, consulat Ouzbek à 9h pour la récupération du sésame, nous filons ensuite à l’ambassade turkmène pour déposer notre demande de visa, le tout entre 9h et 11h, afin d’avoir le temps de traverser la ville pour prendre le train de 13h pour Bandar-Abbas !
Défi relevé ! A 12h45, dans le train pour le sud du pays, nous pouvons enfin souffler, à nous les plages du Golfe persique ! Les vélos aussi prennent des vacances, nous avons trouvé in extremis une bonne âme en la personne de Reza, pour nous les garder toute la semaine.
Dans le train, c’est le grand luxe. Nous partageons le compartiment avec Awa et Arschrit, un jeune couple officieux de Teheran. Au fil de la discussion, ils nous invitent à les rejoindre sur l’île d’Hormoz. Nous avions initialement prévu d’aller sur l’île de Qeshm mais nos plans ne sont pas arrêtés, nous les suivons donc avec plaisir !
En arrivant sur Hormoz, nous sommes accueillis par le frère d’Arschrit, installé sur l’île il y a 3 mois depuis la fin de son service militaire. Bienvenue sur l’île des hippies à mi-chemin entre l’Afrique et la Jamaïque : femmes au teint foncé en boubou, taxi « touc-touc » et musique tropicale !!! Nous sommes charmés par la tranquillité de l’île ! Le paradis se situerait-il sur Hormoz ?

« tout-touc » d’Hormuz
Le campement du frangin est situé au sud de l’île, à 20 minutes de marche de la route, dans un endroit tenu secret, c’est un campement de babas-cool qui se nourrissent davantage d’herbes à fumer que d’aliments solides. Le soir venu, nous contemplons la cuisson d’une pizza au feu de bois pendant 2 heures … succulente mais on en voudrait plus !!!

Claire avec Ava et Aschrit
Nous passons 24h avec la joyeuse compagnie, profitons d’être dans ce coin caché pour se baigner deux fois (en Iran, les femmes ne peuvent pas se montrer en maillot en public) mais nous ne sommes pas équipés pour le camping. Bien que les journées avoisines les 35°C, les nuits sont fraiches et nous caillons la nuit à la belle étoile.

Les couleurs sur l’île sont magnifiques (sable rouge)
Le lendemain, nous faisons la rencontre de Saïd, un copain d’Aschrit qui a une maison sur Hormoz. Il nous invite à passer la nuit chez lui. Il est photographe. C’est un plaisir de découvrir le village à ses côtés.

Dessin sur la plage pour Norouz (nouvel an iranien)
Le jour suivant, nous quittons l’île pour rejoindre Shiraz en bus. A Bandar-Abbas, nous tentons notre chance pour faire prolonger nos visas mais le bureau est déjà fermé. S’en suit une longue tension conjugale, entre l’un qui prend trop de temps et l’autre qui stress pour rien …
Le bus de nuit pour Shiraz n’est pas aussi confortable que le train. Nous arrivons au petit matin comme après une nuit blanche mais sans avoir fait la fête. Le jour est à peine levé. En simples touristes à pied, nous visitons la ville : mosquée rose aux somptueuses couleurs, palais, bazar et police de l’immigration ou notre demande de prolongation de visa est à nouveau rejetée (trop tôt soit disant)…

Mosquée rose (Shiraz)
Une fois n’est pas coutume en Iran, nous dormons à l’hôtel mais nous avons besoin de récupérer. Le soir, en rentrant, nous sommes invités par le commerçant voisin de l’hôtel à boire un verre. Si l’alcool est interdit en Iran, la drogue qui l’est aussi se trouve assez facilement … et le commerçant, plutôt speed, sort devant nous, son petit rail de coke … Prétextant qu’on était fatigués, nous sommes vite allés nous coucher !

Shiraz
Le lendemain, nouveau transfert, vers Ispahan, ancienne capitale perse au temps de Louis XIV. Nous sommes accueillis par Iman, étudiant en droit passionné d’Histoire qui parle un anglais parfait. Il vient nous chercher à la gare routière pour nous emmener dîner chez sa mère. Il est issu d’une famille traditionnelle où le père de famille fume l’opium (pratique traditionnelle ancrée dans les moeurs). Nous discutons Histoire et Droit. La base du droit iranien est composé à 50% du droit français et 50% de droit islamique (la charria). Les connexions franco-iraniennes sont donc nombreuses !
La matinée du lendemain est consacrée à l’extension du visa iranien (enfin), nous faisant vivre littéralement l’un des 12 travaux d’Astérix (lisez ou relisez BD c’est un régal). En bon gaulois, nous avons donc voyagé entre les bureaux toute la matinée avant d’obtenir la fameuse prolongation. Et nous avons eu chaud, ils voulaient garder nos passeports jusqu’au lendemain !!! Sacrés farceurs ces policiers ! Pour l’occasion, Claire a eu l’honneur de porter un « Tchador » (grand drap noir qui recouvre le corps des femmes). Farceurs et Machos …

Avec Iman à Isphan
Dans l’après-midi, nous remplissons le formulaire pour le visa Chinois, un autre voyageur à vélo nous a informé comment l’obtenir … On était pourtant passés à l’ambassade de Chine la semaine dernière mais à croire qu’on avait une tête qui ne leur revenait pas, ils nous ont dit que ce n’était pas possible !!!
A la tombée du jour, nous partons enfin visiter la vieille ville d’Ispahan avec notre hôte et son ami. Il est chanteur dans un groupe religieux et la visite se transforme en véritable spectacle digne de la commedia dell’arte. Concert improvisé de chant et ukulélé dans la voiture.

Place royale d’Ispahan
Nous terminons la nuit dans le bus qui nous relie à Téhéran.
La journée du dimanche est terrible pour nos nerfs. A 8h45, nous sommes devant l’ambassade de Chine avec la même sensation que d’aller à l’oral du bac. L’employée regarde un par un nos documents pour la demande de visa. Nous sommes le 18 mars et notre « supposé » vol pour Pékin est le 21 avril. Il est trop tôt pour déposer notre dossier, « revenez la semaine prochaine » …
Nous sortons atterrez de l’ambassade, comment faire imprimer un nouveau billet d’avion factice en date du 18 avril ? Grosse remise en question pour la suite du voyage. Claire, de désespoir, se voit bien rentrer pour faire bergère sur le Mont d’Or cet été. Denis plus terre à terre, couche les différentes possibilités sur le papier. A la suite d’un brainstorming, on décide d’aller dans une agence de voyage locale pour savoir si elle pourrait nous délivrer un billet d’avion factice au départ du 18 avril. Bingo ! Pour 17 euros, nous voici avec 2 billets d’avion Téhéran-Pekin, à la bonne date ! Ne restait plus qu’à réimprimer le formulaire avec les bonnes dates et à changer les réservations d’hôtel ! Deux heures plus tard, nous ressortons d’un bureau spécialisé dans les demandes de visas avec notre dossier complet, l’oral de rattrapage nous attendait …
Nouvelle présentation des dossiers de demande de visa dans l’après-midi. Le dossier de Denis passe en revue en premier, rien à signaler. Lors de la présentation du dossier de Claire, l’employée regarde certaines pages, puis revient en arrière, appelle son collègue … Moment de tension intense, entre nous, nous échangeons des regards qui en disent long. Au bout de plusieurs minutes interminables, elle nous donne finalement notre précieux reçu et ô surprise, garde nos passeports toute une semaine ! Ils sont fous ces chinois !
Nous finissons cette journée riche en émotions avec d’autres cycles français. Bon moment d’échanges et encore merci à Jimmy pour l’astuce du visa à double entrée.
La journée du lundi chez Rezza et Maryam est un jour du transition : blog, sac pour la semaine de ski de rando, lecture, repos. Nous sommes bichonnés par la mère de Maryam, venue spécialement pour les fêtes de fin d’années (une vraie maman Colin).

Avec Rezza (à droite) et sa famille
English version :
A week of backpacking tourism in southern Iran:
It is through a consular team time trial that we start our week of holidays: wake up at 7am, Uzbek consulate at 9am getting visa, then go to the Turkmen embassy to file our application form for visa, all between 9h and 11h, in order to have time to cross the city to take the train to Bandar-Abbas ar 1.00 PM!
Challenge met ! At 12:45, in the train for the south of the country, we can finally breathe, to us the beaches of the Persian Gulf! Bikes also are on holidays, we found in extremis a good soul in the person of Reza, to keep them all week.
In the train, it’s the luxury. We share the compartment with Awa and Arschrit, a young students couple from Teheran. During the discussion, they invite us to join them on the island of Hormoz. We originally planned to go to Qeshm Island but our plans are not stopped, so we follow them with pleasure!

in the train to Badar-Abbas
Arriving on Hormoz, we are welcomed by the brother of Arschrit, installed on the island 3 months ago since the end of his military service. Welcome to hippies island halfway between Africa and Jamaica: women with dark skin in boubou, taxi « touc-touc » and tropical music !!! We are charmed by the tranquility of the island! Is paradise on Hormoz?

Hormuz taxi
The brother’s camp is located south of the island, a 20-minute walk from the road, in a secret place, it is a hippies camp who eat more herbs to smoke than food solid. In the evening, we contemplate cooking a pizza over a wood fire for 2 hours … succulent but we would like more!

Claire, Ava and Aschrit
We spend 24 hours with the good team, enjoy being in this hidden corner to swim twice (in Iran, women can not show in jersey in public) but we are not equipped for camping. Although the days are around 35 ° C, the nights are cool and we dry up at night under the stars.

red sand
The next day, we meet Said, a friend of Aschrit who has a house on Hormoz. He invites us to spend the night at his place. He is a photographer. It’s a pleasure to discover the village by its side.

draw on the beach for Noruz (Iranian new year)
The next day, we leave the island to join Shiraz by bus. In Bandar-Abbas, we are trying our luck to extend our visas but the office is already closed. There follows a long marital tension, between one who takes too much time and the other who stresses for nothing …
The night bus to Shiraz is not as comfortable as the train. We arrive in the early morning as after a sleepless night but without having partying. The day is barely up. In simple walking tourists, we visit the city: pink mosque with sumptuous colors, palace, bazaar and immigration police or our request for visa extension is again rejected (too early, they said) …

pink mosque
For once in Iran, we sleep at the hotel but we need to recover. In the evening, when we return, we are invited by the shopkeeper next door to have a drink. If alcohol is banned in Iran, the drug that is also is easily enough … and the shopkeeper, rather speed, out in front of us, his little cocaïne … Claiming we were tired, we quickly went sleep !

Shiraz
The next day, new transfer to Isfahan, former capital of Persia in the time of Louis XIV. We are welcomed by Iman, passionate history law student who speaks perfect English. He picks us up at the bus station to take us to dinner at his mother’s house. He comes from a traditional family where the father of the family smokes opium (traditional practice rooted in morals). We discuss History and Law. The base of the Iranian right is made up to 50% of the French right and 50% of Islamic right (the charria). Franco-Iranian connections are therefore numerous!
The morning of the next day is devoted to the extension of the Iranian visa (finally), making us live literally one of the 12 works of Asterix (read or re-read BD is a treat). In good Gallic, so we traveled between offices all morning before getting the famous extension. And we were hot, they wanted to keep our passports until the next day !!! Sacred jokers these policemen! For the occasion, Claire had the honor of wearing a « chador » (large black cloth that covers the bodies of women). Jokes and Machos …

with Iman
In the afternoon, we fill out the form for the Chinese visa, another cyclist informed us how to get it … We had been to the Chinese Embassy last week but to believe we had a head that did not come back to them, they told us that it was not possible !!!
At the end of the day, we finally go to visit the old city of Isfahan with our host and his friend. He is a singer in a religious group and the visit turns into a real show worthy of the commedia dell’arte. Improvised singing concert and ukulele in the car.

Ispahan
We end the night on the bus that connects us to Tehran.
Sunday is terrible for our nerves. At 8:45, we are in front of the Chinese Embassy with the same feeling as going to oral bac. The employee looks one by one our documents for the visa application. It’s March 18th and our « supposed » flight to Beijing is April 21st. It is too early to file our file, « come back next week » …
We come out of the embassy, how to print a new fake airline ticket dated April 18th? Big questioning for the rest of the trip. Claire, in despair, sees herself well back to be a shepherdess on the Mont d’Or this summer. Denis more down to earth, layer the different possibilities on paper. Following a brainstorming, we decide to go to a local travel agency to find out if she could issue us a fake ticket from April 18th. Bingo! For 17 euros, here we are with 2 tickets Tehran-Beijing, on the right date! All that remained was to reprint the form with the correct dates and to change the hotel reservations! Two hours later, we come out of an office specializing in visa applications with our complete file, the oral catch-up was waiting for us …
New presentation of visa application files in the afternoon. Denis’s file goes first, nothing to report. During the presentation of Claire’s file, the employee looks at some pages, then goes back, calls his colleague … Moment of intense tension, between us, we exchange looks that say a lot. After several endless minutes, she finally gives us our precious receipt and oh surprise, keep our passports for a week! They are crazy these Chinese!
We end this day rich in emotions with other French cycles. Good timing and thank you again to Jimmy for the tip of the double entry visa.
The day of Monday at Rezza and Maryam is a day of transition: blog, bag for the week of ski touring, reading, rest. We are pampered by Maryam’s mother, who came especially for the end-of-year holidays (like Denis’ mum).

Rezza (on right) and his family
Super chouette!!! Merci de nous faire partager tout ça!!! jolies photos!!
Mais mon regard affûté par vos jeux a remarqué que vous aviez le même pantalon moutarde (sur Claire avec Iman et sur Denis dans la famille de Rezza)
Allez, bonne continuation! au plaisir de vous lire! 🙂
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C’est le même pantalon qu’on se refile suivant l’humeur … bien vu œil de lynx !
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Merci beaucoup de nous faire voyager. C’est merveilleux 🙂
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Bonjour,
Marie-Catherine Morteza (que vous avez rencontrée à l’aéroport de Téhéran) m’a transmis l’adresse de votre blog car je suis à la recherche de conseils pour un voyage cycliste à travers Turquie, Géorgie, Arménie, Iran et Oman (départ dans 3 semaines). Comment avez-vous géré l’impossibilité de retirer des sous en Iran ? Y a-t-il une astuce pour éviter de rouler avec des centaines d’euros sur soi ?
Merci d’avance pour votre retour d’expérience et bon vent pour la suite de votre voyage !
Amicalement,
Eric
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Bonjour Eric,
Pour l’Iran, pas d’autres solutions que de retirer des Euros avant et de les avoir sur soi. Il n’y a pas d’astuces. Il faut changer au coup par coup.
Bon voyage et profitez bien !
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Salut, un petit mot tout simplement pour te dire que ton blog est génial ! Les photos sont justes sublimes à chaque fois ! Chacun de tes articles sont riches en informations et on ne s’ennuie pas en les lisants. J’ai été contente de découvrir ton blog.
Jo,
A bientôt https://joetsoncarnet.fr
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