Tadjikistan (2e partie) … du 8 au 13 mai

Nous continuons notre route dans le Pamir, aux pieds des montagnes Tadjikes et Afghanes.

8 mai : Qalai’Kumb-Toghmay, 50 km, 700 m D+

C’est la fête dans la ville ! 8 mai, les Tadjiks fêtent « les vacances » ! Difficile d’en savoir plus exactement mais le spectacle sur la place centrale vaut le détour. Nous apprécions plus particulièrement le solo d’un militaire se trémoussant sur une musique entrainante ! Pour nous aussi, c’est la fête, nous avons désormais 10 000 km au compteur ! Pour l’occasion, fini le coca ou le lait, Denis a rechargé la topette de vodka !

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Militaires et civils sur la place centrale

Nous roulons désormais sur une piste parfois goudronnée mais jamais sur plus de 500 m d’affilée … l’allure est plus lente et le dénivelé plutôt casse-pâte en montagne tadjike (ex russe). C’est fatiguant !DSCN7203.JPG

Lors de la pause de midi, à l’ombre d’un arbre, nous faisons la rencontre de Jean-Louis, un motard sexagénaire parti de Guérande. Nous échangeons sur la vie de nomades à deux roues !DSCN7211.JPG

En repartant, c’est la crise … à cause d’une malheureuse bâche mal rangée ! Prétexte d’une véritable dispute de couple probablement entendue jusqu’à … Pontarlier ! On a même pas senti les secousses d’un supposé tremblement de terre, à peine 100 km plus loin.

La vie de couple en voyage n’est pas de tout repos. Nous qui étions très indépendants avant le voyage. Nous nous supportons désormais 24h/24, 7j/7 depuis 9 mois … alors forcément, les défauts de l’autres nous apparaissent plus fréquemment, les manies deviennent insupportables … et comme nous n’avons qu’une tente pour deux … difficile de faire chambre à part !DSCN7240.JPG

Malgré un bivouac superbe, la soupe à la grimace s’est invitée au repas du soir. La tension semble avoir bien du mal à se dissiper !

9 mai : Toghmay-Amurn, 60 km, 945 m D+

La route est tout aussi éprouvante que la veille. Du chemin, et seulement quelques tronçons goudronnés. Il va falloir s’y habituer, les belles routes goudronnées ne sont plus d’actualités pour un moment ! A chaque fois qu’un camion nous double, nous avalons la poussière … hummm ! Mais le paysage le long de la rivière, au bord de l’Afghanistan est toujours aussi splendide ! Nous nous sentons tout petits devant ces montagnes immenses ! Jour après jour, nous montons en altitude, progressivement … à la façon montagnes russes !DSCN7260.JPG

Les commerces dans les villages se font de plus en plus pauvres en provisions. Ici, les fruits et les légumes sont un luxe … qu’on ne trouve que dans les grandes villes ! Et le pain est une denrée rare. Chaque famille fait son pain. En fait, les villageois vivent de peu de choses et ils produisent tout eux même. Ils ont leur jardin qu’ils cultivent en famille, leur verger … et leur four à pain ! Nous le savions déjà un peu mais nous le constatons tous les jours de nos propres yeux. Dans le Pamir, mieux vaut donc être prévoyant si tu veux manger autre chose que du riz à tous les repas !DSCN7264.JPG

Le soir, nous posons la tente, au bord de la rivière, à seulement quelques mètres de l’Afghanistan, dans une sorte de terrain aménagé pour les touristes, près d’un restaurant. La douche se fait dans la rivière, encore bien fraîche pour la saison ! Les habitants, très hospitaliers, nous amènent le thé en guise de bienvenue.

10 mai : Amurn-Rushon, 70 km, 955 m D+

Ce matin, c’est le défilé de 4×4 en tout genre. Nous en croisons plus d’une trentaine à la file. Manifestations touristiques ? Convoi officiel ? Bonne question … En tout cas, tous sont pressés. C’est à peine s’ils ralentissent lorsqu’ils nous croisent ! Le Pamir devrait être interdit aux 4×4 de débiles ! Même les routiers sont plus prévenants !

Nous continuons notre ascension progressive le long de la rivière. Les villages se font rares et la seule bourgade d’importance que nous trouvons se trouve en hauteur, en dehors de la route … bonjour les petites côtes à 20% rien que pour acheter un bout de fromage et … une bière fraiche ! Le magasin, bien caché nous est indiqué par un petit garçon tout heureux de se rendre utile !

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A la sortie du village, un verger ombragé nous tend les bras ! Cette pause sera aussi l’occasion de discuter avec un groupe de jeunes filles. Elles parcourent chaque jour, 5 km aller et retour pour aller à l’école ! Nos petits écoliers français sont quand même bien chanceux !DSCN7277.JPG

En fin d’après-midi, la vallée s’ouvre un peu, laissant place à de grands champs maraichers le long de la rivière. Tout le monde est dans les champs. A cette saison, ça plante … et à la main. Les terrains de football bordent de nouveau la route et chaque passage devant petits et grands nous vaut son envolée de « Hello ! ».

Nous espérons planter la tente dans un champ, à l’abri des regards mais sommes repérés, puis invités par une famille. C’est l’occasion de dormir chez l’habitant. Claire joue les infirmières avec un petit garçon atteint d’eczéma mais comment expliquer qu’il est important de se laver les mains ? L’hygiène ne semble pas la priorité dans ces familles paysannes. Denis s’occupe de l’animation musicale. L’harmonica fait son effet et passe même dans les bouches de tout le monde (petits et grands) pour le plus grand plaisir des bactéries !!! Echange de bouillon de culture garanti !

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Nuit chez l’habitant

11 mai : Rushon-Khorog, 71 km, 640 m D+

Les Tadjiks sont des lève-tôt, à 5h30 avec le lever du soleil alors lorsque nous émergeons à 7h, les enfants sont déjà partis à l’école et les adultes s’affairent dans les champs. Le petit-déjeuner traditionnel consiste en un thé accompagné d’un porridge de riz au lait qui tient bien au ventre.

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Départ de chez la famille

Le temps magnifique du jour éclaire la rivière d’un bleu azur. L’asphalte de la route parait même en bon état … nous avançons de nouveau à bonne allure ce qui nous permet de faire une pause de quasiment 3 h à midi ! Et oui, on ne se refuse rien …

DSCN7306.JPGEn arrivant à Khorog, la rive se rapproche à tel point que nous pouvons communiquer avec les afghans. Nous échangeons des « hello » cordiaux lorsque nous ne nous faisons pas caillasser par les gamins un peu trop véhéments !

Les intestins de Denis recommencent à danser la samba après seulement 3 jours de répit. Il est temps de retrouver un endroit confortable pour se reposer ! Quant à Claire, les cafés cramoisis des petits vieux semblent l’avoir immunisée à tout jamais …

12 & 13 mai : jours de repos à Khorog

Denis a eu bien besoin de 2 jours de repos pour se remettre d’un ventre douloureux et retrouver un peu d’énergie.
Nous en avons profité pour échanger avec d’autres cyclos venus de Chine et nous changeons un peu nos plans. Nous n’irons finalement pas au Kirghizistan. La frontière entre le Tadjikistan et la Chine est désormais ouverte aux touristes. Nous empruntons donc une partie d’un autre autre route mythique, la Karakorum Highway, entre le Kuma  pass et Kachgar, en Chine.


Tajikistan (2nd part) … from 8 to 13 May
We continue our journey in the Pamir, at the foot of the Tajik and Afghan mountains.

May 8th: Qalai’Kumb-Toghmay, 50 km, 700 m D +

It’s a party in the city! May 8, Tajiks celebrate « holidays »! Difficult to know exactly but the show on the central square is worth the detour. We particularly appreciate the solo of a soldier jiggling on a catchy music! For us too, it’s party, we now have 10,000 km on the clock! For the occasion, finished the coke or the milk, Denis reloaded the topette of vodka!

Military and civilians in the central square (picture legend)

We are now riding on a track sometimes tarred but never more than 500 m in a row … the pace is slower and the difference in altitude rather dough in mountain Tajik (former Russian). It’s tiring !

During the lunch break, in the shade of a tree, we meet Jean-Louis, a sexagenarian from Guérande. We exchange on the life of two-wheeled nomads!

On leaving, it’s the crisis … because of an unfortunate tarpaulin badly ranged! Pretext of a real dispute of couple probably heard until … Pontarlier! We did not even feel the jolts of a supposed earthquake, just 100 km away.

The life of a couple traveling is not easy. We who were very independent before the trip. We now support ourselves 24/7 for 9 months … so inevitably, the defects of others appear to us more often, the manias become unbearable … and as we have only one tent for two … difficult to do room apart!

Despite a superb camp, the mood is quite bad at the evening meal. The tension seems to have a hard time dissipating!

May 9: Toghmay-Amurn, 60 km, 945 m D +

The road is just as trying as the day before. From the road, and only a few paved sections. We’ll have to get used to it, the beautiful tarmac roads are not news for a moment! Every time a truck doubles, we swallow the dust … hummm! But the landscape along the river, on the edge of Afghanistan is still splendid! We feel very small in front of these huge mountains! Day after day, we climb in altitude, gradually … to the roller coaster way!

Shops in the villages are becoming increasingly poor in provisions. Here, fruits and vegetables are a luxury … only found in big cities! And bread is a rare commodity. Every family makes their bread. In fact, the villagers live on little and they produce everything themselves. They have their garden which they cultivate with family, their orchard … and their bread oven! We already knew it a little but we see it every day with our own eyes. In the Pamir, it is better to plan if you want to eat something other than rice at every meal!

In the evening, we pitch the tent, at the edge of the river, just a few meters from Afghanistan, in a kind of land prepared for tourists, near a restaurant. The shower is in the river, still cool for the season! The inhabitants, very hospitable, bring us tea as a welcome.

May 10: Amurn-Rushon, 70 km, 955 m D +

This morning is the parade of 4 × 4 of all kinds. We meet more than thirty in a row. Tourist events? Official convoy? Good question … Anyway, all are in a hurry. They hardly slow down when they cross us! The Pamir should be forbidden to 4 × 4 of morons! Even the truckers are more considerate!

We continue our gradual climb along the river. The villages are scarce and the only town of importance that we find is high, off the road … hello small ribs to 20% just to buy a piece of cheese and … a cold beer! The shop, well hidden is indicated to us by a little boy all happy to make himself useful!

At the exit of the village, a shaded orchard reaches us! This break will also be the opportunity to discuss with a group of young girls. They travel every day, 5 km back and forth to go to school! Our French schoolchildren are still very lucky!

At the end of the afternoon, the valley opens a little, giving way to large vegetable fields along the river. Everyone is in the fields. At this season, it crashes … and by hand. The football fields line the road again and each passage in front of young and old is worth its flight of « Hello! « .

We hope to pitch the tent in a field, hidden from view but are spotted, then invited by a family. It’s an opportunity to sleep at home. Claire plays the nurses with a little boy with eczema but how do you explain the importance of washing your hands? Hygiene does not seem the priority in these peasant families. Denis is in charge of the musical animation. The harmonica makes its effect and even passes in the mouths of everyone (young and old) to the delight of bacteria! Breeding ground exchange guaranteed!

Homestay (picture legend)

May 11: Rushon-Khorog, 71 km, 640 m D +

Tajiks are early risers, at 5:30 with the sunrise so when we emerge at 7am, the children are already gone to school and adults are busy in the fields. The traditional breakfast consists of a tea accompanied by a porridge of rice pudding that holds well to the belly.

Departure from the family (picture legend)

The beautiful weather of the day illuminates the azure river. The asphalt of the road seems even in good condition … we are moving again at a good pace which allows us to take a break from almost 3 pm to noon! And yes, we do not refuse anything to ourselves …

Arriving in Khorog, the shore gets so close that we can communicate with the Afghans. We exchange cordial « hello » when we do not get stoned by the kids a little too vehement!

Denis’s intestines start dancing samba again after only 3 days of rest. It’s time to find a comfortable place to rest! As for Claire, the crimson coffees of the little old people seem to have immunized her forever …

May 12 & 13: rest days in Khorog

Denis needed 2 days of rest to recover from a painful belly and regain some energy.
We took the opportunity to exchange with other cyclists from China and we change our plans a bit. We will not go to Kyrgyzstan. The border between Tajikistan and China is now open to tourists. We then take a part of another mythical road, the Karakorum Highway, between Kuma pass and Kashgar, China.

6 réflexions sur “Tadjikistan (2e partie) … du 8 au 13 mai

  1. Cat88 dit :

    Est-ce que le voyage permet de mieux connaître la colère ? Sa rapidité, son énergie et son effet soufflé. Et aussi les insatisfactions qu’on a laissé passer avant qu’elle se déclenche. Pas mal de choses à expliquer à son conjoint, c’est sûr.

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  2. Sabine dit :

    Superbe, je ne me lasse pas de vous lire, aussi je vous envie, même les disputes me font rire car c’est pareille pour tous, eh oui personne est parfait et c’est souvent l’homme qui veux trouvé une coupable, dites moi si j’ai pas raison.
    Bref on s’aiment comme même, à la vie comme à la mort…. Hi hi hi hi
    Merci donc pour cette belle expérience vélo, 😊 et bonne route les copains. Sabine

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  3. Denis Patricia Michel dit :

    Est ce que vous êtes réconciliés? !!!
    C est ca la retraite, on vit à 2, collés ,l un sur l autre; mais je vous plaint car votre retraite va durer qqs années de + que nous. Alors courage ,vous êtes extraordinaires,et ca va passer ,l amour va revenir…vous êtes trop rigolos
    Le voyage n est pas terminé, mais il semblerait que les bicyclettes vont pouvoir se reposer pendant des milliers de km ,le Chine va se faire en train ?
    A bientôt de vous lire

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  4. Leon (PC) dit :

    Une engueulade, sans blague? Au bout de 10000 bornes, c’est un peu gros! Vous n’avez trouvé que ca pour faire le buzz? L’audience est si médiocre?
    De toute facon, ce publi-reportage (financé par qui, peut-on savoir?) est totalement bidonné: sur les photos du 29 avril et du 09 mai, on voit le meme camion blanc qui descend la cote. Cote de Vaucouleurs, qui plus est: je reconnais trés bien le poteau téléphonique!

    Bon, faites pas les cons, je mets le Gris de Toul au frais, tachez de ramener une paire de truites.
    PC

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  5. Maman rousseau dit :

    Bravo, vous avez tenu 9 mois sans vous disputer.
    C’est peut-être le début de la sagesse.
    Avec l’âge les petits défauts de l’autre nous font parfois sourire.
    Il faut prendre du recul.

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  6. Solène W dit :

    7 juin 2018 – De passage à Khorog, j’ai trouvé et embarqué le « petit cadeau » laissé par la Colinade – un bouquin, déposé à la Pamir Lodge.. Le livre ira a priori jusqu’en Inde 😉 Merci et bonne route !
    Solene

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