Nous avons été enchantés par la Bosnie, mais nous vous laissons découvrir …
Etape 40 : Kulen Vakuf – Kljuc, 75 km, 970 D+
Nous commençons l’étape par une petite « route » pour rejoindre l’axe principal. La petite « route » pourtant inscrite sur la carte s’avère être un chemin pas vraiment carrossable … résultats : 15 km en 3h ! Avec le poids des vélos chargés, nous nous enfonçons et dérapons dans le sable… bref, on avance pas ! Heureusement, sur la fin du chemin, la forêt laisse place à un beau paysage de landes ! C’est grandiose !
Sur l’axe principal en revanche, pas de problème de route, c’est tout le temps tout droit et presque un peu monotone mais il faut bien avancer : c’est encore loin Oulan-Bator !
Après une halte ravitaillement le long de la route, nous arrivons à Kljuc par une grande descente !!!
En Bosnie, ce n’est pas l’idéal pour le vélo de route. Il y a très peu de cyclistes et il n’y a pas de routes goudronnées partout donc soit il faut prendre l’itinéraire principal (route nationale) et subir le traffic soit il faut emprunter des axes secondaires avec le risque que la route devienne un chemin plus ou moins carrossable (pire que des routes à la Denis quoi)… les petites routes comme chez nous n’existent pas vraiment !
Etape 41 : Kljuc – Jajce, 57 km, 790 D+
Pour cette étape, nous restons sur l’axe principal. Nous quittons Kljuc par un itinéraire qui monte progressivement mais longtemps. Après quelques kilomètres, nous entrons en République serbe de Bosnie, faisant partie de l’Etat de la Bosnie-Herzégovine.
L’état de Bosnie-Herzégovine est une sorte de melting-pot entre bosniaques (bosniens musulmans), serbes (bosniens orthodoxes) et quelques croates (bosniens catholiques). La guerre de l’Ex-Yougoslavie étant passée par là dans les années 1990, les gens semblent désormais vivre en paix et les habitants se sont plus ou moins regroupés par ethnies avec des régions plutôt bosniaques, plutôt serbes ou plutôt croates. Des tensions existent cependant aux frontières …
Si vous voulez approfondir la question, aller sur internet parce que nous-même, on a pas tout compris à 100% !
Bref, tout ça pour dire qu’en République serbe…de Bosnie, l’alphabet officiel est le cyrillique. Changement de république, changement d’ambiance …
Nous pique-niquons au soleil, sur la place centrale de Mrkonjić Grad. Ambiance soviétique garantie avec le cyrillique et les grands bâtiments digne du communisme (Tito a du passé par là)
Dans l’après-midi, nous finissons l’ascension du point culminant de l’étape avant de basculer sur le lac de Plivina. Nous descendons progressivement et finissons l’étape par un café en terrasse au bord du lac. Ambiance paisible sous un soleil de plomb.
Au camping quasi-désert, nous rencontrons un couple de français : Evelyne et Jacques. Heureuse rencontre fortuite. Ces haut-savoyards de St Gervais ont troqué les skis contre un voilier et viennent de passer les 5 dernières à explorer la Méditerranée. Superbe rencontre et beau moment d’échange. Nous passons la soirée avec eux autour d’un bon petit rosé grec !
Pendant ce temps, le chat du camping nous allège d’un reste de boite de gâteaux, d’un morceau de dinde et de pain…
Etape 42 : Jajce – Travnik, 81 km, 670 D+
Nous quittons Jajce après la visite des cascades et du vieux centre, direction Travnik par l’axe principal. On voulait prendre un itinéraire bis sur une petite route mais après renseignements pris auprès du réceptionniste du camping, la route n’est pas goudronnée … du coup, on se tape de la grosse route ! Le traffic devient plus dense et les camions nous serrent de plus en plus ! Ici, sur la route, c’est la loi du plus gros qui prime. Les cyclistes n’ont qu’à bien se tenir …
La matinée jusqu’au pique-nique se fait en faux-plat montant dans une vallée qui longe la rivière. C’est sympa sans plus … La digestion se fait dans le col de Koumar à 927 m avec une vue vraiment sympa.
Descente de 15 km sur Travnik. Nous traversons la vieille ville désespérément à la recherche d’une chambre chez l’habitant … nous finirons 10 km plus loin dans un hôtel (plutôt pas mal) de la zone industrielle. La vue depuis l’hôtel est formidable !!!
Etape 43 : Travnik – Visoko, 54 km, 845 D+
Lorsque nous démarrons l’étape, nous sommes sur une route principale. A 80 km de Sarajevo, le traffic devient vraiment dense … c’est l’enfer pour nous ! Au bout de quelques kilomètres donc, nous quittons la route nationale pour des petites routes de campagne miraculeusement goudronnées et aussi très vallonnées ! Mais nous préférons ça de loin avec l’autre route.
Après le pique-nique, nous sommes invités à boire le café avec les hommes du village. Aucun ne parle français ou anglais, alors ils nous ont fait venir une jeune étudiante, chargée de traduire. Moment convivial. On repart chargés de « Dry Cola » et de fromage fumé
Les choses se compliquent légèrement dès la sortie du village, nous quittons la route goudronnée pour un chemin et … petite colinade de Claire via le GPS qui nous perd dans les bois… Heureusement, nous reprenons notre chemin pour redescendre jusqu’à Visoko.
Etape 44 : Visoko – Sarajevo, 40 km,525 D+
Au lever, nous rencontrons Marisa, une bosniaque travaillant à la pension et parlant français. Elle a vécu à Neuchâtel en Suisse où elle a appris le français. Elle connait Pontarlier ! Qui aurait cru que nous rencontrions un(e) bosnien(nne) connaissant Pontarlier ! C’est un réel plaisir d’échanger avec elle : elle nous fait même découvrir le Burek, spécialité bosnienne à base de pâte feuilletée, de pommes de terre, d’oignons et de viande. Délicieux !!!
Après seulement 5 kilomètres, nous nous arrêtons visiter la galerie souterraine d’une des pyramides bosniennes de Visoko. Entre mystère et supercherie, il existe un réel doute. Est ce que les pyramides sont des pyramides humaines ou naturelles ? De notre point de vue, nous avons plutôt l’impression de visiter des anciennes mines … En plus, le guide nous vante les mérites des minéraux et des ions négatifs sur la santé : quel rapport avec les pyramides ?! L’ambiance est surréaliste !
Le verbe inventer vient du latin « invenire », découvrir. C’est un Indiana Jones des temps modernes, alias Semir Osmanagic, homme excentrique connu pour avoir donné des origines extra terrestres aux pyramides maya, qui a « inventé » en 2005, soit les plus grosses et plus anciennes pyramides au monde, soit un des plus gros canulars de l’humanité.
A la sortie, on se sent au moins plus légers…de 20 euros.
Nous poursuivons ensuite la route vers Sarajevo. A midi, nous nous installons dans un parc public à l’ombre. Au moment de sortir le saucisson, un petit garçon d’environ 5 ans s’asseoirt vers nous et croque dedans : « Dobre Salami » (= bon saucisson) … Nous avons donc un invité pour le pique-nique ! Facile de se faire des copains en Bosnie !
Sarajevo est bordée de montagnes … nous arrivons par l’une d’entre elle. Après un passage par le stade olympique, nous descendons un peu avant de grimper des ruelles à 25% pour joindre l’auberge de jeunesse, « the doctor’s house ».
Etape 45 et 46 : Repos des Guerriers à Sarajevo
Mélange d’orient et d’occident, Sarajevo est une ville magnifique ! Malgré une histoire bien sombre, la ville semble aujourd’hui porteuse d’espoirs. Les habitants de confessions et de cultures différentes y vivent désormais en paix. Il y règne une ambiance paisible.
Tellement paisible que Claire oublie même de récupérer sa carte bancaire dans le distributeur … mais bon, après quelques formalités, le voyage continue !
On profite d’un bon plan de l’auberge pour passer la soirée au Bosna Kino, un ancien cinéma transformé en bar populaire, ambiance chaleureuse, musique des Balkans et bière locale : de quoi passer une bonne soirée !
En résumé, nous avons beaucoup apprécié Sarajevo.
Nous ne travaillons pas pour l’office de tourisme mais on vous recommande chaudement d’aller visiter cette ville …
Etape 47 : Sarajevo – Kralupi, 76 km, 860 D+
Après 2 jours de repos, nous reprenons la route en direction de Mostar. La sortie de la ville par l’artère principale n’est pas simple pour un cycliste mais nous n’avons pas vraiment le choix. Après la banlieue de Sarajevo, nous empruntons à nouveau les petites routes et le trafic se raréfie … Nous passons aux pieds des stations de ski des JO de 1984. Le paysage est assez montagneux. Cela contraste avec la partie nord-ouest du pays. C’est magnifique et les petites routes sinueuses nous donnent une vue imprenable sur la vallée.
Nous quittons partiellement les montagnes en redescendant sur Konjic, petite ville en bord de rivière. Belle descente sur la route principale à 50 km/h : c’est jouissif !
A Konjic, nous ne trouvons pas vraiment d’hébergement. Il y en a surement mais nous décidons de continuer un peu en direction du lac. Enfin, lac est un bien grand mot, il est à sec … ou quasi ! Pas d’hôtel ni de chambre chez l’habitant le long du lac …
Nous nous arrêtons dans le café d’un village pour boire une bière en espérant qu’un des habitants nous invite chez lui mais aucun ne parle anglais, la discussion est un peu compliquée. Finalement, la patronne du bar s’installe à notre table et, via les livres d’images, nous arrivons à lui faire comprendre que nous aimerions un coin pour planter la tente. Elle nous indique un superbe endroit à 500 m, proche de la rivière. Nous y installons notre bivouac …
Etape 48 : Kralupi – Mostar, 67 km, 375 D+
Etape facile et ensoleillée : ça descend tout le temps ou presque. Nous longeons la rivière qui descend du lac jusqu’à Mostar. Décor splendide. Nous sommes entourés de montagnes. En fait, chaque fois qu’il y a de la montagne on trouve que c’est beau.
Et en Bosnie, quand une voiture nous double, une fois sur huit (sondage réalisé en condition réelle), c’est une Golf, le plus souvent rouge…la voiture emblématique de la Bosnie, dont le parc automobile est constitué pour moitié voire plus de voitures…allemandes.
Nous arrivons à Mostar assez tôt. Nous dormons dans une superbe auberge de jeunesse. Accueil aux petits soins dans un cadre idéal : un jardin aménagé en terrasse avec canapé. Un vrai havre de paix ! L’ambiance et chaleureuse. La patronne nous offre même une soupe.

Le vieux pont de Mostar
Nous profitons de la douceur de la soirée pour faire un petit tour à pied dans la vieille ville. Nous allons voir le fameux pont. Mostar by night c’est pas mal du tout !!!
Etape 49 : Mostar – Dubravica (HR), 64 km, 585 D+
Avant de quitter Mostar pour la Croatie, nous arpentons les rues de jour. La guerre de l’ex-Yougoslavie a laissé encore pas mal de traces visibles. Sur les conseils de la patronne de l’auberge nous montons dans une tour abandonnée pour admirer la ville. Le bâtiment avait été construit pour devenir une banque mais la guerre a stoppé les travaux et le bâtiment a été laissé à l’abandon depuis … Mostar est la première ville aussi importante que nous traversons à garder autant de stigmates visibles de la guerre. La ville est magnifique mais impression étrange … Jusqu’en 2004, date de la reconstruction du pont, un quartier de la ville n’était toujours pas relié au réseau d’électricité et d’eau potable … Les tensions entre Bosniaques, Serbes et Croates sont encore présentes mais la ville est dynamique et très étudiante. Un campus international borde le nord de la ville.

Mostar (vue depuis la tour)
Nous quittons Mostar par les petites routes et même par des pistes d’atterrissages … Petite colinade de Claire, encore grâce au GPS …
Nous montons finalement quelques lacets sur route asphaltée. Le paysage change encore aujourd’hui. La montagne est aride : nous sommes dans le sud ! Il fait beau et chaud (comme disent les Belges). Cela nous permet d’admirer la vallée de Mostar.
Après le pique-nique, nous tricotons un peu sur les chemins pour finalement rejoindre Pocitelj, petite ville médiévale construite dans la roche. C’est beau. Nous prenons un café en terrasse pour admirer le village mais pas le temps de flâner dans les rues. Il est déjà 16h30 et il nous reste encore 30 km, ça paraît tendu …
Pour « gagner » du temps, nous reprenons le gros axe direction la Croatie. Passage de frontière. Les douaniers regardent à peine nos papiers (mais bon, c’est mieux comme ça).
Ce soir, nous sommes sensés rejoindre Neum, seule ville balnéaire de Bosnie. Il reste encore 20 km et le jour baisse à vue d’oeil.
En fine observatrice, Claire repère un coin, sur un terrain de pétanque, en dehors du village avec un coin d’eau. Bingo ! On devrait être tranquille. Après une toilette au robinet d’eau froide et un bon souper, nous étions prêts à monter la tente mais nous sommes vendredi soir … c’était sans compter les gamins du village venant jouer aux boules !
A 20h30, alors qu’il faisait déjà nuit noire, une dizaine d’enfants débarquent, allument le lampadaire (alors que Denis venait juste d’éteindre notre lampe de poche pour être discret …) et jouent au « Buche » (sorte de pétanque avec des boules colorées en pierre). On repassera pour la tranquillité … Une heure plus tard, ils sont rejoint par des jeunes. Nous finissons la soirée à jouer avec eux ! Lorqu’ils s’en vont, nous plantons la tente (avec leur permission).
Nous recevons aussi en cadeau, un sac de mandarines qu’une petite fille nous amène. Lorsqu’on quitte les gros axes pour des villages de campagnes, nous ne sommes jamais déçus par l’hospitalité des habitants !

photo en compagnie des joueurs de buche !
Et le résumé en images (désolé c’est un peu long mais difficile de faire plus court) :