Pédaler à la hâte en Chine par les cols ….
Catégorie : Chine
Pékin/Beijing … du 5 au 15 juin
Entre visites touristiques et contre-la-montre administratif, notre passage a Pekin chez la famille Vassé est agréable et réconfortante. Rien de mieux qu’un nid douillet d’une famille franco-chinoise pour apprécier la gastronomie locale et visiter la capitale à son rythme.

Famille Vassé : Léon (à droite), Jiayu (à gauche) avec Zhewei et ses parents et Hanyu à côté de Denis
Tous les jours, c’est à bicyclette que nous parcourons les rues, tels de vrais pékinois, en direction du centre-ville. Sans s’en rendre compte, nous cumulons 500 km dans la capitale ! Il faut dire que les allers et venues sont nombreuses entre les ambassades et les monuments !

Cité interdite
Trois ambassades pour 3 visas : mongole, biélorusse et russe … du stress bien sûr, surtout pour le visa russe et un porte-monnaie bien rempli car il faut bien financer les soirées des ambassadeurs ! Mention spéciale à l’ambassade de Biélorussie, qui, pour une demande expresse de visa de transit nous demande 240 € ! Pour 5h de train, ça fait cher la minute passée dans ce pays où on ne foulera même pas le sol !
Dans l’attente des délais d’obtention des visas, nous profitons de la ville en vrais touristes : Cité interdite, Temple du ciel, muraille de Chine, place Tien’amen … Les monuments sont à l’image du pays, immenses et somptueux !

Place Tien’amen

Temple du ciel
C’est aussi l’occasion de rencontrer Aurélie, une pontissalienne (habitante de Pontarlier) en stage à Quindao mais de passage à Pekin pour le week-end.
Malgré l’image très polluée qui lui colle à la peau, Pekin nous a séduit. La ville est désormais aérée et regorge de parcs dans tous les quartiers de la ville où se mêlent toutes les générations.
Les pistes cyclables aménagées partout en font un véritable paradis pour les deux roues et, en tant que cyclistes, nous avons vraiment apprécié cela !
Chine (Kachgar) … du 26 au au 30 mai
Premier article sur l’Empire du Milieu, à l’extrême ouest de la Chine, entre le Kulma pass et Kachgar.
26 mai : Ke Ma Zha – Ku Lu Ge A Te, 109 km, 455 m D+
Nous nous réveillons au même endroit que la veille ! Notre persévérance auprès des autorités chinoises aura finalement payé !
L’immensité des paysages défile sous nos yeux mais les montagnes demeurent à 7000 m, immobiles.
La descente progressive nous amène au lac de Karakul, 20 km à peine après notre départ. Le temps est à la contemplation. Nous admirons les yacks, chameaux et autres animaux brouter paisiblement dans les steppes tandis que le soleil nous offre de somptueux reflets. Nous nous arrêtons sans cesse pour mitrailler de photos. Après la « Pamir Highway », la « Karakorum Highway » nous offre des paysages de montagnes encore différents mais tout aussi splendides, entre steppes et montagnes.
Pourtant, le désert pointe déjà le bout de son nez. La vallée entre les deux lacs est aride, bien qu’un cours d’eau passe en plein milieu. Les arbres ont disparu, l’herbe a laissé place au sable et le vent commence à souffler, de face, bien sûr ! Nous longeons le 2e lac sans grand plaisir. Le vent s’est mis à souffler assez fort et il nous faut tenir nos guidons ! Même en descente, il nous faut pédaler ! La grande descente de 30 km nous laisse un goût amer…
En arrivant dans la plaine, 1500 m plus bas, le vent se calme, heureusement ! Nouveau check-point policier, qui se passe sans problème. A priori donc, nous ne sommes pas fichés. Le bivouac d’hier ne constitue pas un délit ! Ouf ! Nous pouvons chercher un nouveau coin pour dormir. Un peu plus loin, un petit village paysan semblerait nous offrir de quoi planter la tente. Cette fois encore, c’est sans compter sur l’aide des militaires, qui nous rejoignent à peine 5 minutes après notre arrivée ! Nous sommes grillés, il faut dégager ! Vraiment pas cool ces chinois !
Nous continuons notre route sur 5 km et nous trouvons une baraque de chantier abandonnée, éloignée d’un village …
27 mai : Ku Lu Ge A Te – Kachgar, 112 km, 215 m D+
Nous prenons la route en direction de Kachgar, dernier jour de vélo avant 3 semaines de pause. Le paysage change. Les montagnes sont dernière nous. Tantôt désertique, tantôt cultivée, la vallée que nous continuons de descendre est globalement plus verte. Les vergers couvrent les champs. C’est la saison des cerises et des abricots. Les vendeurs se positionnent tout au long de la route principale.
En quête d’exotisme, nous tentons de prendre une petite route de village pour rejoindre Kachgar … mais un nouveau contrôle policier nous barre la route ! Pourquoi ? On ne sait toujours pas … on voit que les policiers ne sont pas habitués à ce qu’on les interroge ! Il n’y a que les touristes pour poser des questions ! Les chinois obéissent, un point c’est tout!

La Chine est aussi le pays du 2 roues, avec ou sans moteur
A midi, la pause déjeuner est l’occasion de fêter les 11 000 km ! Vodka et vidéo à l’appui. Nous finissons nos restes tadjikes avant d’être dégagés par un local ! On ne faisait pourtant que manger … où est le mal ? L’atmosphère oppressante de la campagne Ouïgour commence à nous peser !
Vivement Kachgar ! Au moins à l’hôtel, personne ne nous virera ?!

Kachgar vu du toit de l’hôtel
Du 28 au 30 mai : Repos à Kachgar
Kachgar, à l’extrême ouest de la Chine, est une ville Ouïgure, de la province du Xinjiang. Connue pour avoir accueilli Marco-Polo au temps de la Route de la Soie. Bien que nos vélos ont remplacé les caravanes d’antan, nous sommes heureux d’y poser nos valises 3 jours afin de découvrir cette ville et de nous immerger dans la culture chinoise qui nous est totalement méconnue.

Place centrale de Kachgar
La ville, musulmane, évolue dans une ambiance singulière, mélange de traditions islamiques et chinoises. De nombreux panneaux sont écrits en ouïgour, langue locale proche du turc dont l’alphabet est arabe. Pourtant, le gouvernement chinois, depuis de nombreuses années, tente, en vain, d’atténuer cette particularité. Les appels à la prière par le muezzin sont désormais interdits, les écoles coraniques subissent des pressions … et le vieux quartier en pisé, symbole de la civilisation ouïgoure, est amené, à long terme à être détruit. Pour le visiter, nous avons même dû outre-passer les contrôles de police (on va vraiment finir au poste !)

Vieux quartier en pisé, encore habité mais en cours de démolition. Chaque foyer qui déménage voit son toit où un pan de son mur détruit.
Comme souvent en ville, c’est l’occasion de rencontrer d’autres voyageurs. Nous faisons notamment la connaissance de Corinne et Christophe, 2 cyclistes français partis en Hong-Kong. Nous ne remercierons jamais assez Corinne, qui parle chinois, pour nous avoir aidé à réserver nos billets de train jusqu’à Pekin ! Lors d’un dîner au « Food Market », nous faisons également la connaissance d’Amélie et de Grégory, 2 autres français. Amélie est française, née de parents chinois mais elle travaille pour EDF en Chine. Le nucléaire a encore de belles années devant lui !

Food market
Les discussions sur la Chine vont bon train. Grace à leurs expériences du pays, nous apprenons que les contrôles de police sont une particularité de cette province, que le gouvernement central a mis en place pour tenter de mater les désirs d’indépendance de la population locale. Comprenez officiellement, pour lutter contre le terrorisme musulman. (En allant sur internet, nous comprenons qu’effectivement, c’est la zone la plus contrôlée au monde actuellement). Cela nous rassure pour la suite du voyage ! La nourriture aussi nous réconcilie aussi avec la Chine, nous mangeons bien, varié et pas cher ! Et que les mauvaises langues se taisent, nous n’avons encore pas mangé du chien ! (ou alors s’en sans rendre compte).

Corinne et Christophe sur leur tandem Pino
Le 3e jour, il est temps de refaire nos valises pour poursuivre plus à l’est. Après l’épreuve de la carte SIM chinoise, 2h30 au China mobile pour acheter une carte SIM ! La nouvelle épreuve du jour consiste à prendre le train ! Les vélos ont été déposés la veille à la bagagerie pour les besoins de la procédure. Le contrôle des bagages s’avèrent périlleux … nous avons couteaux, ciseaux, matériels de camping et matériel de réparation dans nos sacoches. Si les ciseaux et le lubrifiant (inflammable) finissent saisies, nous avons de la chance car le policier en chef est compréhensif et se contente de scotcher les objets interdits avec interdiction de les utiliser dans le train.
Nous embarquons pour 52h de trajet en direction de Xi’an, ancienne capitale chinoise, ville marquant le début (ou la fin) de la Route de la Soie.