Etape 54 : Bijela-Cetinje, 75 km, 1410 m D+
Nous quittons le grand-père communiste pour rejoindre Kotor. Nous longeons la mer pendant 30 km de plat par les bouches de Kotor, sorte de grand golf ou fjord sur la mer Adriatique. On a l’impression d’être sur un lac … car on ne voit plus l’horizon de la mer mais la côte en face de nous, c’est superbe ! Et c’est assez calme ! La baie constraste avec le ville de Kotor, cité fortifiée semblable à Dubrovnik.
Nous y arrivons pour l’heure du déjeuner et décidons de nous offrir un restaurant dans la vieille ville après une petite visite à pied.
A 13h30, il est temps de repartir car il nous reste 30 km et plus de 1000 m de dénivelé pour rejoindre notre hébergement du soir. Dès la sortie de la ville, ça grimpe sec jusqu’à 28,3% … et puis, progressivement, une chouette petite route de lacets pendant 15 km ! Un vrai col qui nous laisse le temps d’apprécier le paysage ! Nous sommes partis de 0 pour arriver à 950 m ! La vue plongeante sur les bouches de Kotor et sur Tivat est splendide !

Vue sur Kotor depuis la montée du col
A peine au dessus du col, nous redescendons de quelques centaines pour mieux remonter à 1100 m sur une route en travaux. La nuit commence à tomber. Nous hésitons à nous arrêter dans un village mais la chambre est trop chère pour nous … alors nous finirons l’étape de nuit. Le temps de monter au point culminant de l’étape, le soleil s’est couché … le changement d’heure n’est pas vraiment de notre côté ! La nuit commence à tomber vers 16h … il faudra désormais partir plus tôt ou réduire les étapes !

Au sommet du col à 1100 m
La descente sur Cetinje se fait de nuit. Nous n’avons malheureusement pas la chance d’apprécier la vue …Nous commençons à avoir froid !
Après une halte ravitaillement, nous sommes heureux de trouver rapidement notre gîte du soir et d’y prendre une douche bien chaude ! Nous venons de guérir notre rhume, ce n’est pas le moment de retomber malade !
Etape 55 : Cetinje – Gorinje, 49 km, 640 m D+
Après un petit tour cycliste de Cetinje, ancienne capitale royale du Monténégro, nous quittons partiellement les montagnes pour rejoindre le lac de Skadar.

Vue sur le lac de Skadar (en Serbe) ou Shkoder (en Albanais)
Le Monténégro est un pays merveilleux pour le vélo car les petits axes sont goudronnés, relativement bien entretenus et le paysage est sublime ! Celui que nous empruntons aujourd’hui est parfait pour les cyclistes : petite route étroite en balcon avec peu de trafic ; nous n’en apprécions que plus le panorama. On a l’impression de se répéter un peu mais c’est vraiment beau : la rivière que nous longeons serpente le long de la montagne et donne des paysages sauvages magnifiés par la quiétude des lieux.
De la journée, nous ne croisons quasiment personne. En fin de journée, nous traversons la petite ville de Virpazar, retour à la civilisation puis nous terminons l’étape dans un petit village de pêcheurs. Nous avons un peu de mal à trouver la chambre que nous avons réservé alors nous nous renseignons auprès des habitants. Par chance, l’un d’eux parle anglais et nous invite même à boire un café. Dans son jardin, nous découvrons l’actinidier ou arbre à kiwis : et oui, on avait jamais vu d’actinidier de notre vie ! Ca fait bizarre de voir pendre des kiwis sur un arbre …

Dragan : notre hôte du soir devant son jardin et sa maison
Etape 56: Gorinje – Brajsa, 43 km, 1120 D+
Après une bonne suite de soleil dans ce petit village de pêcheurs, nous partons assez tôt sur la route en balcon qui surplombe le lac. Encore une fois, nous avons une vue magnifique. Le temps est avec nous et le trafic est quasi-inexistant : 14 voitures en 3 heures ! Bref, journée paradisiaque en vue … Nous pédalons tranquillement, nous prenons le temps d’apprécier le paysage, l’ambiance.

Route en balcon sur le lac
A midi, nous nous arrêtons dans un village pour faire des courses et rencontrons un monténégrin qui a vécu 50 ans dans un autre endroit, plus exactement à Anvers en Belgique. Il parle très bien français. C’est toujours aussi surprenant de rencontrer des gens qui parlent français au milieu de nulle part. Nous nous sommes tellement habitués à parler anglais à l’étranger que nous parlons parfois « franglais » sans faire exprès !
Dans la dernière montée, nous nous arrêtons pique-niquer au pied d’un arbre. Nous rencontrons un vieux paysan qui nous parle amicalement mais impossible de comprendre, malheureusement ! On parvient à lui expliquer que nous sommes français et que nous allons à vélo jusqu’en Mongolie … De surprise, il en lâche même un bouquet de fougères ! C’est toujours drôle d’observer la réaction des gens. Ils doivent nous prendre pour des fous !

Auprès de mon arbre, je dormirais heureuse !
Après le col qui nous donne une dernière vue plongeante sur le lac, nous basculons sur la plaine de Vladimir. La frontière albanaise n’est qu’à quelques kilomètres. Nous nous arrêtons dans une pension conseillée par le belge. Bonne adresse.
Etape 57 : Brajsa – Shkoder (AL), 29 km, 115 D+
Nous finissons de descendre dans la plaine et filons droit sur la frontière Albanaise.

Plaine de Vladimir qui fait frontière entre le Monténégro et l’Albanie
Il y a quelques années, ce passage n’aurait pas été possible car l’Albanie était un pays complètement fermé , sous la dictature d’Enver Hoxha, un type tellement flippé par de possibles envahisseurs qu’il a fait bâtir 800 000 bunkers dans le pays. Le film Kolonel Bunker est à priori assez représentatif de l’ambiance (on ne l’a pas encore vu). Il y a pas mal de liens à ce sujet sur l’Albanie avant et après la dictature comme celui-ci :https://youtu.be/_FZDY9OdgRE
Le passage de frontière se fait désormais sans problème. Un jeune douanier nous pose des questions sur le voyage. Lorsqu’il comprend que nous sommes partis de France et que nous allons jusqu’en Mongolie, il nous demande pour qui nous travaillons ? … Lui aussi doit nous prendre pour des fous. Non seulement nous ne sommes pas payés pour faire ce voyage, mais en plus, nous dépensons de l’argent pour le faire !
L’entrée en Albanie nous fait entrer dans une atmosphère complètement différente : bien plus pauvre que le Monténégro et que les autres pays que nous avons déjà visités. L’ambiance est beaucoup plus rurale et orientale : carioles à chevaux sur la route, femmes voilées, mosquées, les gens sont davantage dans la rue, les gamins nous hèlent de façon plus ou moins amicale … et les déchets dans la nature dégageant parfois des odeurs …Mais on croise aussi beaucoup de vélos en ville, souvent à contre sens et chargés de toute sortes d’objets.
Nous continuons la route sur une quinzaine de kilomètres, pour arriver à Shkoder, notre ville étape. C’est la première fois du voyage que nous arrivons avant midi. Cette demi-journée de repos nous permettra d’aller visiter la ville, de faire le marché (normal, on est jeudi !) et de faire la sieste !

Le bazar couvert de Shkoder
Et le résumé en vidéo :