Entre Erzurum, en Turquie et Shot, en Iran : du 12 au 17 février 2018
Catégorie : Turquie
Turquie (6e et dernière partie) … du 17 au 21 février 2018
Dernières aventures en Turquie, entre Erzurum et Shot (en Iran)
Jours de repos à Erzurum:
Visa, ski, fête, 3 mots pour résumer 5 jours passés en compagnie de la joyeuse bande de coloc’ d’Erzurum.
Le visa iranien est obtenu dans la journée. Nous pourrions repartir dès demain mais l’hospitalité des étudiants et la station de ski toute proche nous incitent à traîner ici.
Notre hôte, Cem, s’est rapidement improvisé roi du Menemen, une sorte d’omelette à la tomate, qu’il prépare chaque matin quelque soit l’heure du réveil … Nous adoptons le rythme étudiant assez facilement : lever à 10h, coucher à 2h !
Erzurum étant une ville de montagne, nous en profitons pour chausser les skis. Journée idéale avec un soleil au zénith … Encore une fois, nous avons de la chance avec le temps ! La neige est au RDV mais pour une altitude comprise entre 2000 et 3000 m, on ne peut pas dire qu’elle soit en abondance. En Turquie, comme ailleurs, le réchauffement climatique détraque les saisons et cet hiver est particulièrement doux pour la région. Tant mieux pour nous, en vélo, c’est quand même plus agréable !

Avec Ces (derrière) et Cubi
Et qu’avons-nous fait des autres jours ? Mise à jour du blog, sieste, lecture, barbecue avec les colocs, soirée apéro, concours de petit beurre … une vraie vie d’étudiant !
Le dernier jour, alors que nous avions prévu de partir, un autre couple de français en tandem arrive à Erzurum, Fleur et Aurélien. Ils vont aussi en Mongolie. Ils sont plutôt malchanceux. Partis de bourgogne en octobre, ils ont connus bien des galères : tendinite du genou, accident avec une voiture, grand-pères décédés … Notre périple est donc plutôt tranquille, et tant mieux. Nous le savions déjà mais chaque voyage est singulier et vécu différemment, y compris à l’intérieur d’un couple. Il est déjà 15h lorsque nous nous apprêtons à partir. Les coloc’ nous retiennent encore une nuit. Dernière invitation au « Gloria Coffee », le repère de Cem.
Erzurum – Horasan : 96 km, 400 D+
Exploit de la semaine, Cem se lève à 9h … rien que pour nous préparer un Menemem ! Nous quittons nos copains, comme prévu, vers 10h30 !!! Cette fois c’est la bonne !

Aurélien et Fleur
La route après Erzurum est une 2×2 voies en faux plat descendant … à fond les pédales ! Il n’y a presque qu’à se laisser glisser.
Nous hésitons à quitter la route principale pour une route de campagne mais les gamins d’un village attroupés à notre rencontre nous certifient que ça ne passe pas. La neige, sans doute …?
Bilan de l’étape : 95 km de route principale. Le paysage environnant est bordé de montagnes enneigées qui rendent le parcours plus agréable … sans quoi, on s’ennuierait vite sur ces grandes lignes droites !

Bivouac dans la bergerie
Notre chambre d’étudiant parfumée au tabac froid laisse place ce soir à une ancienne bergerie au sol imprégné de crottins … mais à 1700 m d’altitude, le vent est frais, il vaut mieux s’abriter ! On va sentir la biquette mais pas le moisi !!!
Horasan – Eleskirt : 65 km, 915 D+
Au lever, nous avons le plaisir de découvrir la petite poudrée qui tombe. Nous déjeunons à l’abri, par 2°C … nous sommes heureux de pédaler aujourd’hui, ne serait-ce que pour nous réchauffer. Le jour blanc qui s’abat sur les montagnes ne nous donne pas vraiment l’occasion de profiter du paysage. Dommage … Neige, vent, et col à 2200 m nous congèlent mains et pieds ! Heureusement, les employés des stations services sont toujours prêts à nous offrir un thé chaud !
A midi, nous avons bien du mal à trouver le restaurant. Le seul à 15 km à la ronde alors, mieux vaut ne pas le louper ! La pause est salvatrice ! Le serveur prend pitié de nous et nous indique l’adresse d’un copain qui pourra nous héberger ce soir : Yusuf.
En arrivant à Eleskirt, pas moyen de contacter Yusuf ! Nous trouvons pourtant des âmes charitables prêtes à nous aider mais personne ne semble connaitre Yusuf … qui restera un mystère !
Aidé d’un médecin de la ville et d’un commerçant, nous finissons la soirée dans la maison des enseignants. L’eau a été coupée … l’Education Nationale turque a oublié de payer la facture !
Eleskirt – Tasliçay : 68 km, 250 D+
Après avoir rassemblé nos affaires, c’est le ventre bien rempli d’un petit-déjeuner par …Zafer, le commerçant rencontré la veille, que nous entamons la grande ligne droite de faux-plat descendant. A plus de 25 km/h de moyenne, il ne nous faut pas longtemps pour rejoindre la capitale régionale Agri.
Le ciel quant à lui est bleu et la neige de la veille a laissé place a un soleil radieux dont nous ne refusons pas le rayonnement. Cela maintient une température acceptable comprise entre 5 et 10°C, à plus de 1500 m d’altitude, c’est plutôt pas mal ! Partout autour de nous, des montagnes, encore des montagnes blanches …
Une fois n’est pas coutume, nous finissons l’étape de bonne heure. Les parties de Tavla (backgammon) vont bon train. Claire s’améliore. Elle est même devenue une adversaire redoutable pour Denis mais elle demeure toujours autant mauvaise joueuse.
En fin de soirée, Denis est assailli de questions sur le voyage et sur la France par les 7 ou 8 frères du patron de l’hôtel, tous partisans d’Erdogan … sauf un oncle partisan du PKK qui veut nous offrir le petit déjeuner.
Tasliçay – Dogubayazit : 80 km, 805 D+
Dernier jour de vélo complet en Turquie et dernier col à 2200 m. Le mont Ararat, point culminant de la Turquie nous surveille en arrière plan. L’étape du jour est courte. Nous arrivons à Dogubayazit en début d’après-midi. Cela nous laisse le temps de monter au château : 7 km et 300 m de dénivelé ! La vue sur la ville y est magnifique mais ça caille sévère !

Berger et ses moutons sur les hauteurs de Dogubayazit
Nous sommes heureux de dormir chez Zeze ce soir. C’est un personnage haut en couleur. Une femme de 37 ans, vivant seule, sans enfant, fonctionnaire et contestataire. De quoi parler politique autour d’un (dernier) verre de Pontarlier-Anis !

Dernier apéro avec Zeze
Dogubayazit (TR) – Shot (IR) : 89 km, 215 D+
Le coeur lourd mais la tête remplie de souvenirs, nous quittons la Turquie a regret après 2 mois et demi. Nous avons beaucoup aimé ce pays pour ses paysages, ses contrastes et les personnes qui y habitent. Nous y reviendront sûrement …
Le passage de frontière, après 30 km, est toujours un moment excitant et angoissant ; surtout quand on traverse avec une fiole de mirabelle, l’alcool étant interdit ici. Tout se passe pourtant à merveille. La police turque tamponne notre sortie tandis que la police iranienne contrôle notre passeport. Pas de fouille des bagages … nous sortons une demi-heure plus tard en Iran !
Nouveau pays, nouvelle ambiance ! Les panneaux sont écrits en farsi (et heureusement aussi traduit en anglais). La monnaie locale en rials, mais se compte en roman (10 rials) fait de nous des millionnaires !!!
En Iran, quasiment chaque foyer possède une voiture et l’essence (ou le gaz) est bon marché. Résultat, ça fait du monde du monde sur la route. On sent directement que nous sommes des intrus dans cet univers motorisé ! A l’instar de F. Cabrel, difficile de prendre sa place dans le trafic.
Immédiatement après la frontière, la route descend, descend pendant 40 km. Le paysage est aride, formé de montagnes de terre rouge, rien voir avec les montagnes enneigées laissées ce matin.
A Maku, nous passons une sorte de canyon. Grandiose mais la ville bondée ne nous fait pas envie. Nous continuons notre route jusqu’à Shot, autre ville 15km plus loin.
A peine entrés dans la ville, nous sommes abordés par une voiture qui nous arrête sur le bas-côté. Saïd et Osmane nous invitent chez eux, spontanément. L’hospitalité iranienne ne faillit pas à sa réputation !

Avec Osmane et Saïd
Vidéo de la 5e partie de la Turquie
Vidéo de l’avant-dernière partie de la Turquie, entre Gaziantep et Erzurum … Kurdistan !
24h au Nemrut Dagi …
Rien n’était prévu. C’est toujours dans l’imprévu qu’on fait les meilleurs rencontres !
Vidéo de 24h de folie …
Turquie (5e partie) … du 2 au 12 février 2018.
Kurdistan. Entre Gaziantep et Erzurum, 10 jours de vélo entre plaine et montagnes dans des paysages grandioses où l’imprévu est le maitre-mot !
English version at the end …
Gaziantep – Pazarcik : 63 km, 910 D+
Après 5 jours de repos, il était temps de reprendre la route !
Premier jour de reprise sur les petites routes buccoliques du sud de la Turquie. Nous entrons tranquillement au Kurdistan turque. Aucun panneau annonciateur … nous le découvrons en discutant avec les gens. La région est plus pauvre. Les maisons ne sont pas souvent crépites. Les enfants jouent davantage dans la rue et nous regarde comme des bêtes curieuses. Peu de touristes passent ici.
Le paysage est valloné et agréable. Les collines sont peuplées de chèvres ou de moutons mais ce retour à la campagne nous va bien
Revigorés par 5 jours de confort, nous plantons la tente près du lac de Pazarcik.
Pazarcik – Golbasi : 57 km, 980 D+
Nouvelles routes de campagnes pour ce nouveau jour sur les routes turques.
Partis à 11h passés à cause d’un problème avec la pompe à eau, nous trouvons déjà un coin pique-nique à midi, au soleil, par 19°C … La météo du jour appelle au farniente !
Au détour d’une descente, une voiture banalisée pleine de militaires vérifie nos papiers d’identité … Ce 1er contrôle en 5 mois nous laisse une impression bizarre !
Nous continuons notre route tranquillement pour la finir dans un verger aux portes de la ville de Golbasi. Les nuits se rafraichissent …
Golbasi – Adiyaman : 72 km, 715 D+
Ce matin, il nous faut de l’eau … de l’eau !!! Nous nous arrêtons dans la première station service. Pause « çay » ! Alors que nous avions planifié notre route en direction de Malatya, la discussion avec le pompiste nous fait changer nos plans : direction Adiyaman pour aller au Nemrut Dagi, site touristique classé à l’Unesco.
Nous tournons les jambes rapidement jusqu’à la ville d’Adiyaman. Après 2 jours de bivouac, nous nous offrons l’hôtel. Nos narines nous disent merci. Ca commençait à sentir le fennec !

Femme dans les rues d’Adiyaman préparant des galettes
Le soir au moment de sortir diner, nous demandons conseil au gérant de l’hôtel. Nous finissons la soirée avec lui et son patron autour d’un bon repas et d’un bon vin.
Jours de repos à Adıyaman (Nemrut Dagi)
Sur un coup de tête sans doute aidé par l’alcool, le patron de l’hôtel nous a proposé, la veille, de nous emmener au pied du Nemrut Dagi. Il a un restaurant à 2 km du sommet et aimerait y jeter un coup d’oeil.
Le Nemrut Dagi est en fait un sommet à 2100 m, peuplé de statues issues d’une civilisation ancienne. Seul bémol, à 2100 m, en février, il y a de la neige…
Après avoir parcouru les sites antiques environnants, nous laissons la voiture le long de la route d’accès au Nemrut. Il est 14h lorsque nous commençons l’ascension. Il était prévu de faire un barbecue de poisson accompagné d’un bon raki mais aujourd’hui, rien ne se passe comme prévu.
Les turcs ont la cigarette facile, ce qui ne facilite pas l’ascension. Nous mettons plus de 2h à faire 4 km. Nous nous enfonçons dans la neige … bref, on avance pas mais le panorama est superbe ! Nous sommes seuls ou quasiment (1 voyageur marocain croisé en chemin).
En arrivant au restaurant, nous avons l’agréable surprise de découvrir que la porte d’accès est ensevelie sous la neige. Il faudra 1 heure de déblai avec les pieds et une malheureuse planche de bois pour accéder (enfin) au restaurant !
En entrant, pas d’électricité, pas de chauffage … il est 17h, on a les pieds mouillés … nous sommes transis de froid et affamés. Il est désormais trop tard pour redescendre. La nuit tombe. Nous dormirons ici cette nuit.

Coucher de soleil sur la montagne de Nemrut
Le patron, aux petits oignons, met ceux-ci dans la salade, tandis que son employé, prépare le poulet au barbecue dans la neige. Oui le poisson a pris des ailes en venant à la montagne.
Le lendemain matin, après une nuit froide mais confortable, nous redescendons à pied ou sur les fesses (les pantalons s’en souviennent). On se promet de revenir un jour pour voir les statues et se remémorer cette journée formidable.

Avec Murtaza, the big boss
Murtaza, le patron a manqué un vol pour Istanbul qui partait d’Adiyaman. Le prochain est à 12h15 mais il part de Gaziantep… Après Nemrut Dagi, nous voici embarqués dans sa voiture du jusqu’à Gaziantep. Denis est chargé de la ramener à l’hôtel …
Arrivés à l’aéroport à 11h45 … il était tant ! Nous pouvons désormais souffler, autour d’un bon baklava et d’un bon thé, au pied du château de Gaziantep ! Le retour se fait sans encombre, hormis un contrôle où le gendarme ne parlant pas anglais nous laisse finalement passer.
En arrivant à l’hôtel, nous retrouvons la douche et le calme de la chambre. Nous finissons la soirée avec le gérant de l’hôtel et ses employés à raconter nos aventures autour de gözleme (galettes de pommes de terre) faite maison par la mère d’un employé et directement livré à domicile.

Avecl’équipe de l’hôtel à Adyaman
Adiyaman – Narince : 61 km, 1080 D+
L’épopée du Nemrut Dagi est terminée. Nous reprenons notre vélo-vélo habituel. Dès le début de l’étape, nous sommes régulièrement abordés par les gens. Ils nous saluent, pilent devant nous parfois en pleine montée ou nous proposent un thé. Nous ne pouvons pas nous arrêter à chaque fois car c’est encore loin Oulan-Bator.
L’arrêt de midi est l’occasion d’échanger avec le médecin du village qui parle anglais. Nous repartons les bras chargés de provisions données pour la route. Ici, au Kurdistan, les gens sont encore plus hospitaliers que dans les reste de la Turquie et comme les touristes se font rares, nous ne passons pas inaperçus.
A Narince, dernier village de l’étape, nous n’avons pas le temps de nous arrêter qu’un habitant parlant anglais nous invite déjà chez lui.

Claire avec la famille de Mehmet
A la maison, chacun a son rôle : les femmes font à manger et les hommes regardent la télévision. Claire n’est pas épargnée pas cette organisation… et son rôle d’infirmière est lui aussi mis à contribution. Consultation gratuite pour la mère de famille qui souffre visiblement d’une crise de goutte (Denis n’a pas sorti sa fiole pour y remédier, laissant faire la pro ).
Narince – Agachan : 74 km, 1100 D+
Départ matinal en direction de l’Euphrate, grande rivière mythique qui prend sa source en Turquie. Après le passage du fleuve, dans une montée, une famille en plein pique-nique nous invite à les rejoindre. Quand on vous parlait de l’hospitalité kurde …
Le reste de l’étape et la sieste protocolaire se font sur un plateau désertique et immense ! On se croirait en Mongolie. Finalement, Oulan-Bator n’est peut être pas si loin. A part des bergers et des paysans, il n’y a pas âme qui vive et ce sur plus d’une centaine de kilomètres….
Nous birfurquons au nord par des petites routes de villages bétonnées et finissons par trouver refuge dans une ancienne bergerie. Il n’y a ni porte ni fenêtre mais nous serons à l’abri du vent.
Agachan – Ergani : 70 km, 945 D+
Nous quittons progressivement le plateau désertique pour rejoindre les montagnes de marbre et de granit. La pause de midi est encore l’occasion d’une belle rencontre. Les kurdes sont vraiment très chaleureux.
Le soir, en arrivant à Ergani, nous demandons à un étudiant s’il y a un hôtel ou une pension dans la ville. La pension sera finalement celle du lycée où il étudie. Les étudiants sont ravis d’avoir des étrangers avec qui parler anglais. Le professeur d’anglais fait même le déplacement pour nous retrouver dans la soirée. Super échange et discussions intéressantes. Vraiment !
Ergani – Hanni : 84 km, 800 D+
Avant de partir, 2 étudiants veulent nous faire visiter un site antique à 5 km de l’école. Nous faisons l’aller-retour tous les 4 ans à vélo. Encore un bon moment de complicité avec ces deux cyclistes improvisés !
Les joies du Kurdistan dans un contexte de tension géopolitique sont les checks-points à chaque entrée de ville. Les gendarmes, qui visiblement, n’ont jamais vu de touristes à bicyclette de leur vie, nous regardent comme des martiens. Dans la matinée, Denis se fait arrêter et contrôler les bagages. Les filles ne craignent rien. On ne leur parle pas.
A Hani, peu avant 16h, nous nous arrêtons à la terrasse d’un café pour boire un thé et manger un baklava (dont Claire rêve depuis 10 km). Nous sympathisons avec un habitant qui parle anglais. Il nous invite à dormir chez lui mais nous voulons avancer encore un peu, mauvais calcul…

Café devant la mosquée d’Hani
A la fin de la pause, un policier en civil nous pose des questions sur notre hébergement de ce soir mais nous laisse aller.
Finalement, à la sortie de la ville, nous passons un nouveau contrôle. Impossible d’aller plus loin. Il y a une opération militaire en cours dans la zone. Impossible de planter la tente. La police nous escorte jusqu’au premier hôtel de la ville. Nous devons dormir là.
La Turquie ne rigole pas avec la sécurité des habitants. Nous sommes au Kurdistan, le PKK, une section terroriste kurde rôde dans le coin et des touristes à vélo sont facilement repérés. Alors que Claire dort déjà, Denis s’invite au café au poste de police…L’occasion d’apprendre qu’on représente 66% du tourisme local : nous deux plus un finlandais aperçu il y a plus de 10 ans !
Hanni – Bingöl : 95 km, 1540 D+
Nous quittons Hani sans encombre. Les gendarmes sont devenus nos copains !

Plateau kurde
Grosse étape au menu aujourd’hui, 1500 m de dénivelé et plus de 90 km … Il faut envoyer de la pédale ! Après 5 jours consécutifs de vélo, les cuisses sont plus dures. Tout est prétexte à s’arrêter.
Malgré tout, nous franchissons le col à 1500 à 14h … nous avançons bien. La descente est avalée à plus de 75 km/h mais le ciel est menaçant. S’ensuit un cache-cache avec le ciel jusquà Genç, dernière ville avant Bingöl. Nous aurions presque pu nous arrêter là mais il est tôt (15h30) alors nous décidons ensemble de poursuivre jusqu’à Bingöl. Claire râle un peu car elle est fatiguée mais cela ne l’empêche pas d’avancer.
A Bingöl, nous cherchons désespérément la gare routière qui a démenagé récemment … Sur la route, nous trouvons un hôtel dans lequel un bon sommeil ne sera pas de refus.
Bingöl – Erzurum : 13 km (+190)
12 km de vélo au total sur la journée. 4 à Bingöl pour rejoindre la gare routière et 8 à Erzurum de la gare routière à notre hébergement du soir (couchsurfing dans une coloc d’étudiants). Le reste de l’étape se fait en bus, dans les montagnes enneigées kurdes, entre 1500 et 2500 m.

Gare routière d’Erzurum
English version :
Kurdistan. Between Gaziantep and Erzurum, 10 days of cycling between plain and mountains in grandiose landscapes. Everyday is a new adventure !
Gaziantep – Pazarcik: 63 km, 910 D +
After 5 days of rest, it was time to hit the road again!
First day of recovery on the small buccolic roads of southern Turkey. We are quietly entering Turkish Kurdistan. No annunciator signs … we discover it by talking with people. The region is poorer. Houses are not often crackled. Children play more in the street and look at us like curious animals. Few tourists pass here.
The landscape is hilly and pleasant. The hills are populated with goats or sheep but this return to the countryside suits us well
Invigorated by 5 days of comfort, we plant the tent near Lake Pazarcik.
Pazarcik – Golbasi: 57 km, 980 D +
New country roads for this new day on Turkish roads.
Leaving at 11h passed because of a problem with the water pump, we already find a picnic area at noon, in the sun, by 19 ° C … Today, the weather invite you to do nothing !

Quite road for chickens …
At the bend of a descent, an unmarked car full of military checks our identity papers … This 1st control in 5 months leaves us a weird impression!
We continue our journey quietly to finish it in an orchard at the gates of the city of Golbasi. The nights are refreshing …
Golbasi – Adiyaman: 72 km, 715 D +
This morning, we need water … water !!! We stop in the first gas station. Break « çay »! While we had planned our route towards Malatya, the discussion with the pump attendant made us change our plans: Adiyaman direction to go to Nemrut Dagi, classified tourist site in Unesco.
We quickly turn our legs to the city of Adiyaman. After 2 days of bivouac, we offer the hotel. Our noses say thank you. It was starting to feel the fennec!

Women are cooking in the street in Adiyaman
In the evening when we go out for dinner, we ask the hotel manager for advice. We finish the evening with him and his boss around a good meal and a good wine.
Days of rest in Adıyaman (Nemrut Dagi)
On a whim, no doubt helped by alcohol, the boss of the hotel offered us, the day before, to take us to the foot of Nemrut Dagi. He has a restaurant 2 km from the summit and would like to take a look.
The Nemrut Dagi is actually a peak at 2100 m, populated with statues from an ancient civilization. Only downside, at 2100 m, in February, there is snow …
After browsing the surrounding ancient sites, we leave the car along the access road to Nemrut. It is 2 pm when we start the climb. It was planned to make a fish barbecue accompanied by a good raki but today, nothing goes as planned.
Turks have easy cigarettes, which does not make it easy to climb. We take more than 2 hours to 4 km. We sink in the snow … in short, we advance but the panorama is superb! We are alone or almost (1 Moroccan traveler crossed on the way).
Arriving at the restaurant, we have the pleasant surprise to discover that the access door is buried under the snow. It will take 1 hour to clear with the feet and an unfortunate plank of wood to access (finally) the restaurant!

Nemrut mountain sunset
On entering, no electricity, no heating … it is 17h, we have wet feet … we are cold and hungry. It is now too late to come back down. Night is falling. We will sleep here tonight.
The boss, with the onions, puts them in the salad, while his employee prepares the barbecue chicken in the snow. Yes the fish took wings when coming to the mountain.
The next morning, after a cold but comfortable night, we go back on foot or on the buttocks (the pants remember). We promise to return one day to see the statues and remember this wonderful day.

With Murtaza, the big boss
Murtaza, the boss missed a flight to Istanbul from Adiyaman. The next one is at 12:15 but he leaves from Gaziantep … After Nemrut Dagi, here we are boarded in his car until Gaziantep. Denis is responsible for bringing her back to the hotel …
Arrived at the airport at 11:45 … just in time! We can now blow around a good baklava and a good tea at the foot of Gaziantep Castle! The return is safe, except for a control where the policeman does not speak English finally let us go.
Arriving at the hotel, we find the shower and the calm of the room. We end the evening with the manager of the hotel and his employees to tell our adventures around gözleme (potato pancakes) home-made by the mother of an employee and delivered directly to home.

with hotel team
Adiyaman – Narince: 61 km, 1080 D +
The epic of Nemrut Dagi is over. We resume our usual bike-bike. From the beginning of the stage, we are regularly approached by people. They greet us, pound in front of us sometimes on the way up or offer us a tea. We can not stop each time because it is still far Ulaanbaatar.
The lunch stop is an opportunity to discuss with the village doctor who speaks English. We leave with our hands laden with provisions for the road. Here in Kurdistan, people are even more hospitable than in the rest of Turkey and as tourists are scarce, we do not go unnoticed.
In Narince, the last village of the stage, we do not have time to stop an English-speaking resident already inviting us to his home.

Mehmet family
At home, everyone has their role: women make food and men watch television. Claire is not spared this organization … and her role as a nurse is also put to contribution. Free consultation for the mother of a family who is visibly suffering from a gout attack (Denis did not take out his vial to remedy it, leaving the pro).
Narince – Agachan: 74 km, 1100 D +
Morning departure towards the Euphrates, a great mythical river that has its source in Turkey. After the passage of the river, in a climb, a family in full picnic invites us to join them. When we told you about Kurdish hospitality …
The rest of the stage and the official nap are on a desert plateau and huge! It’s like being in Mongolia. Ultimately, Ulaanbaatar may not be so far away. Apart from shepherds and peasants, there is no soul that lives on more than a hundred kilometers ….
We birfurquons to the north by small roads of concrete villages and end up finding refuge in an old sheepfold. There is neither door nor window but we will be sheltered from the wind.
Agachan – Ergani: 70 km, 945 D +
We gradually leave the desert plateau to join the mountains of marble and granite. The lunch break is still the occasion of a beautiful meeting. Kurds are really very warm.
In the evening, when arriving at Ergani, we ask a student if there is a hotel or a pension in the city. The pension will eventually be that of the high school where he studies. Students are thrilled to have foreigners with whom to speak English. The English teacher even makes the trip to meet us in the evening. Super exchange and interesting discussions. Really!
Ergani – Hanni: 84 km, 800 D +
Before leaving, 2 students want us to visit an ancient site 5 km from the school. We go back and forth every four years by bike. Another good moment of complicity with these two improvised cyclists!
Joys of Kurdistan in a context of geopolitical tension are the checks-points at each city entrance. The gendarmes, who obviously have never seen any bicycle tourists in their lives, look at us as Martians. In the morning, Denis is arrested and checked luggage. The girls do not fear anything. We do not talk to them.
In Hani, shortly before 4 pm, we stop at the terrace of a café for a tea and a baklava (which Claire has been dreaming for 10 km). We sympathize with a resident who speaks English. He invites us to sleep at home but we want to go a little further, wrong calculation …
At the end of the break, a plainclothes policeman asks us about our accommodation tonight but lets us go.
Finally, at the exit of the city, we pass a new control. Impossible to go further. There is a military operation going on in the area. Impossible to pitch the tent. The police escort us to the first hotel in the city. We have to sleep there.
Turkey does not laugh with the security of the inhabitants. We are in Kurdistan, the PKK, a Kurdish terrorist section lurking in the area and tourists by bike are easily spotted. While Claire is already sleeping, Denis comes to the cafe at the police station … The opportunity to learn that we represent 66% of local tourism: we two plus a Finnish overview more than 10 years ago!
Hanni – Bingöl: 95 km, 1540 D +
We leave Hani without a hitch. The gendarmes have become our friends!
Big step on the menu today, 1500 m of altitude difference and more than 90 km … We must send the pedal! After 5 consecutive days of cycling, the thighs are harder. All is an excuse to stop.
Nevertheless, we cross the pass at 1500 to 14h … we are moving well. The descent is swallowed at more than 75 km / h but the sky is threatening. Follows a hide and seek with the sky to Genç, the last town before Bingöl. We could almost stop there but it is early (15:30) so we decide together to continue to Bingöl. Claire moan a bit because she is tired but that does not prevent him from moving forward.
In Bingöl, we are desperately looking for the bus station that has moved recently … On the road, we find a hotel in which a good sleep will not be refused.
Bingöl – Erzurum
12 km of cycling in total on the day. 4 to Bingöl to reach the bus station and 8 to Erzurum from the bus station to our evening accommodation (couchsurfing in a student roommate). The rest of the stage is by bus, in the Kurdish snowy mountains, between 1500 and 2500 m.
Vidéo de la 3e partie de la Turquie
Entre Antalya et Gaziantep en passant par Konya et la Cappadoce …
Du 16 janvier au 1er février !
Turquie (3e partie) … du 17 janvier au 1er février
De Antalya à Gaziantep en passant par la Cappadoce. 15 jours entre montagne et famille …
Antalya – Guddogdu : 78 km, 290 D+
A 10h30, nous retrouvons Christian et Patricia pour se dire au revoir et prendre une belle photo de (vélos) Cattin sur le trottoir… nous les quittons 1h après !
La sortie d’Analya se fait sans encombre, le trafic est plutôt fluide. Nous longeons la « Mare Nostre » pour en profiter une dernière fois, comme nos mamans, on ne la reverra pas avant fort longtemps ! A notre grande surprise, nous arrivons dans le monde féérique de Disney : le bord de mer est occupé par des hôtels 5 étoiles qui ressemblent tous au château de Cendrillon … C’est impressionnant mais tellement surfait que ça ne nous fait pas envie. On se contente de profiter de ce spectacle surréaliste et on passe notre chemin en jettant nos regards à travers les grilles, des fois qu’un tsar russe ou qu’un émir arabe pointe le bout du nez.
Nous pique-niquons sur la plage par 25°C en t-shirt ! C’est agréable et d’autant plus appréciable que nous savons que ça ne va pas durer.

Exemple d’hôtels après Antalya …
A 17h on plante la tente sur la plage à l’abri des palmiers. Premier bivouac de l’année, comme on dit le plaisir est dans l’attente …
Güddogdu – Güclukoy : 63 km, 1370 D+
Le vent s’est levé pendant la nuit, ramenant avec lui la pluie … nous sommes bien heureux d’avoir installé notre bivouac à l’abri des arbres. La mer est déchainée. Nous replions bagage rapidement. Pas de thé ce matin, avec le vent, c’est la galère pour allumer le réchaud. Ne s’appelle pas Pierrafeu qui veut.

Vue depuis le bivouac … mer déchainée !
Au menu ce matin, vent de face et pluie dans le même sens … une superbe journée s’annonce !
Heureusement, après 30 km à souffrir le long de la côte, nous bifurquons dans la montagne pour rejoindre la route de Konya. Le dénivelé est beaucoup plus relevé mais la pluie cesse et le vent est avec nous cette fois …
20 km plus haut Claire s’arrêterait bien là. On tente notre chance dans un petit village mais malgré un échange possible en allemand, personne ne semble vouloir nous accueillir chez lui. On nous indique un village plus gros à 10 km avec une aire de camping. L’énorme hospitalité turque n’a rien à voir avec celle qu’on peut trouver en France, mais de temps en temps ça ne marche pas quand même.
Va pour 10 km de rab’. Juste avant la fin, la grêle s’invite. Le temps d’enfiler les vêtements de pluie on est déjà trempés …
Nous finissons quand même bien la journée dans un restaurant avec un patron sympa, qui accepte que nous dormions dans son restaurant. On trouve la note des repas un peu salée le lendemain… C’est parfois le prix à payer pour avoir un peu de confort au chaud !

Nuit au restaurant …
Güclukoy – Seydisehir : 50 km (+47), 1250 D+
Le vent se joue de nous car ce matin, nous le retrouvons de face ! Aujourd’hui, pas de bifurcation prévue, ce sera « sèche-cheveu » en mode froid toute la journée.
Dans la montée, le paysage devient plus joli à mesure que la neige apparait sur le côté.
Au 50ème km, on s’arrête à l’entrée d’un village pour chercher où dormir. Un livreur prend pitié de Claire avec ses joues rosies par la froid. Il habite Seydisehir, 50 km plus loin et sans nous laisser le temps d’hésiter, il commence à charger nos vélos dans sa camionnette.
Le col à 1800m prévu le lendemain se fait en voiture et nous en profitons pour admirer le paysage de toute beauté !
Denis est un peu déçu de zapper ce passage , mais en apercevant un camion en travers de la route dans la descente bien glissante, il se fait une raison.

Col fait en voiture … oh ! les tricheurs !
Nous profitons de l’instant présent et du destin qui a mis Husseyn sur notre route. Il s’arrête d’abord chez ses parents pour manger avec eux et en guise d’hôtel il nous invite chez lui. Soirée extra partagée avec sa femme et ses 2 enfants !
Avec Husseyn et sa famille
Seydisehir – Uçpinar : 57 km, 410 D+
Nous quittons Seydisehir. Notre hôte ne veut pas nous lâcher. Il trouve que les rues mal déneigées de la ville sont trop dangereuses à vélo et il nous conduit à la sortie de la ville.
Les températures ont chuté : ce matin c’est gros gants, bonnet et sur-pantalon pour se protéger d’une petite bise bien fraiche. Il fait 2°C au thermomètre mais probablement -5°C en ressenti. Heureusement, le soleil est de la partie.
Après 4 km, nous quittons l’axe principal pour le petit village de Kavac et sa source d’eau chaude. Nous faisons nos premiers tours de roues sur une route enneigée. Le paysage est splendide.
En arrivant à Beydisehir, une pause casse-croûte s’impose. La ville est bordée par un lac. Avec les montagnes en arrière plan, on se croirait à Lausanne au bord du lac Léman.
vue du lac depuis Beysehir
L’après-midi se fait tranquillement sur l’axe principal qui relie Beydisehir à Konya. Nous parcourons encore une vingtaine de kilomètres avant de trouver un motel en bord de route.
Uçpinar – Konya : 83 km, 700 D+
Moins de vent aujourd’hui mais le froid sec rosit toujours nos joues. C’est malgré tout agréable de retrouver les sensations de froid que nous connaissons en ski de fond. C’est notre petite madeleine de Proust.
A mesure que nous montons, le paysage est plus ouvert. Nous longeons le plateau jusqu’au col à 1500 m sans encombre. La pente est d’environ 3% sur plus de 20 km … alors nous n’avons même pas l’impression de monter. Ensuite, il suffit de se laisser glisser jusqu’à Konya.
Konya
En arrivant en ville, nous prenons la direction de « l’otogar » (gare routière) car demain, nous nous avançons en bus. On aurait bien aimer voir les derviches, mais on est arrivée près leur tournée. L’ambiance en ville est plus humide : ça caille ! Le confort de l’hôtel nous fait vite oublier la température extérieure. Chambre de grand luxe ce soir !
Konya – Nevşehir : 5 km (+230), 40 D+
Transfert en bus de Konya à Nevsehir : 3h de bus. En descendant un peu dans la précipitation,Claire laisse son pull sur le siège. La liste des objets oubliés s’allongent.
L’hôtel du soir n’a rien à voir avec celui de la veille, il entrerait plutôt dans le haut du classement des plus pourris. Une douche sans flexible donc pas de douche mais on dort au chaud pour pas cher …
Nevşehir – Cavusin : 29 km, 250 D+
Après seulement 10 minutes de vélo, nous rencontrons pluie et neige fondue. Bienvenue en Cappadoce ! Temps pourri annoncé pour 3 jours ! Décidément, à chaque fois que nous visitons des rochers pointus, il pleut (c.f Météores).
Avec l’équipe des Colybride !
Et le soir, nous sommes hébergés chez Heval, un kurde plutôt anti-gouvernement.
Jours de repos en Cappadoce
La pluie s’est rapidement transformée en neige sur ce plateau de l’Anatolie centrale.
Version sans neige
Le premier jour, nous retrouvons une famille de français (encore !) pour une petite ballade dans les troglodytes. Ils sont 3 : Johanna, 9 ans, Mathieu et Angélique. Partis de France à vélo, ils les ont laissés à Cesme, près d’Izmir pour visiter la Turquie à pied.
Bataille de boule de neige avec Johanna, Angélique et Matthieu …
Le deuxième jour de repos est imposé par la météo. Il a neigé toutes la journée et la chaussée est difficilement praticable.
Avec la neige
Cavusin – Garipce : 44 km, 580 D+
Nous quittons tranquillement la Cappadoce par une petite route jusqu’à Urgup. La neige tombée la veille est encore bien présente sur les routes. Mi-vélo, mi-luge, nous avançons à pas de loup … 12km en 2h ! Rouler sur la neige est rigolo … les 5 premiers kilomètres ! En descente, les glissades sont vite dangereuse.
En arrivant à Urgup, nous changeons nos plans. Retour sur l’axe principal direction Kayseri. On explorera les petites routes de montagne plus tard !
Vers 17h, il est temps de trouver un endroit pour passer la nuit. Claire demande à faire un arrêt dans une station service en bord de route pour un thé chaud. Bonne pioche ! Au moment où nous allions partir, le patron nous propose de dormir à l’étage du restaurant. On sentira un peu le kebab mais on sera au chaud !
Garipce – Kahramanmaraş : 42 km (+261), 170 D+
Nuit terrible pour Denis qui n’a pratiquement pas fermé l’oeil à cause de la télévision rester allumée … l’humeur n’est pas des plus joyeuses !
Nouvelle journée de transfert jusqu’à Kahramanmaras, au nord de Gaziantep. Mauvaise surprise : le chauffeur du bus bourre nos vélos un peu n’importe comment dans les soutes et nous demande de player un supplément pour les vélos … on n’avait pas connu ça à Konya !
La journée se finit quand même bien, par un petit bivouac au sud de Kahramanmaras. La température est quasi-estivale pour nous qui venons du froid. Nous passons de -2°C ce matin à 14°C en cette fin de journée. Une bonne nuit de sommeil fera du bien à tout le monde.
Kahramanmaras – Gaziantep : 72 km, 910 D+
Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Au réveil, nous sommes invités par un vieil homme pour le petit déjeuner. Malgré son accueil royal et son insistance, nous déclinons son invitation à rester un jour chez lui …Difficile de lui faire comprendre qu’on est déjà attendus plus loin.

Avec Akkoy, devant sa maison
Nous parcourons les 70 km qui nous séparent de Gaziantep sans difficulté le long de l’axe principal. Nous avons retrouvé le plaisir de rouler par 20°C.
Dans l’après-midi, nous arrivons dans la famille d’Aws, notre protégé irakien qui a trouvé refuge à la maison, à Pontarlier. L’espace de quelques jours, les rôles sont inversés : nous trouverons refuge dans sa famille.
Jours de repos à Gaziantep
Malgré une communication difficile à cause de la barrière de la langue, le courant semble passer chez les filles. Claire a trouvé une soeur en Toka, la petite soeur d’Aws.
Ambiance irakienne assurée : les filles d’un côté, les garçons de l’autre … ce n’est pas vraiment au goût de Denis mais il faut bien commencer à s’y habituer. Ce sera probablement pire en Iran !
La veille de partir, nous sommes contraints de rester une journée de plus sous peine d’incident diplomatique franco-irakien. L’émotion est bien présente.

Les célèbres pistaches (fistik) de Gaziantep
Vidéo de la 3e partie de la Turquie
Entre Izmir et Antalya :
Turquie (3e partie) entre Izmir et Antalya … du 1er au 16 janvier 2018 !
Bonne année à tous, nous sommes toujours en Turquie. Voici nos 15 premiers jours de janviers …
Izmir – Turgutlu : 62 km, 465m D+
Lorsque le réveil à sonner à 8h ce matin, les yeux étaient encore collés. La nuit fut courte mais cela n’entame pas notre motivation à reprendre la vélo.
1er janvier à bicyclette ! C’est une première !
Après 8 jours de pause à Izmir, nous sommes heureux de repartir sur les routes ! Bien que le décor du jour ne soit pas formidable : sortie d’Izmir par la zone industrielle d’une platitude mortelle, nous avançons gaiement ! Aujourd’hui, rien ne pourrait entamer notre entrain ! La fatigue ?! Peut-être un peu, nous n’avons dormi que 4h après tout …
La route est relativement plate, sur un grand axe que nous ne pouvons malheureusement pas éviter. Bref, rien de bien passionnant.
Nous arrivons à Turgutlu vers 16h où nous retrouvons Ahmet, notre hôte du soir et ses colocataires. Bonne rencontre dans le milieu étudiant de la robotique !

avec Ahmet et ses colocs dans un bar de Turgutlu
Turgutlu – Alasehir : 81 km, 530 D+
Au moment de démarrer l’étape, crevaison lente de Denis … Bizarre, 4000 km sans problème et voilà que ça dégonfle deux fois de façon très rapprochées… C’est la seule manière que les vélos ont trouvé pour nous souhaiter bonne année !
Nous partons, tard, vers 11h, et le début d’étape ressemble à la veille, un peu monotone, sur un gros axe, dans une grande plaine …
Au bout de quelques kilomètres, les montagnes se dessinent en arrière-plan et la grande plaine donne naissance à des hectares de vignes ! Première fois qu’on en voit autant en Turquie.

Vigne et mosquée, beau mélange !
Dans l’après-midi, nous longeons une petite route de campagne au milieu des ceps, c’est la période de la taille, tout le monde est au boulot !
Le soir, nous sommes encore hébergés. Cette fois, chez Osman et Merve, un couple de prof bien sympathiques, nous en profitons pour recevoir un cours de turc. Denis s’invite en cuisine pour participer à la confection d’un menu franco-turc : soupe locale suivie de rösti franc comtois et Pont Sec.
Repos à Alasehir
La journée de repos n’était pas prévue mais il pleut à grande eau ce matin et Osman nous propose de rester.
Ce repos est salutaire. Claire dort toute la matinée. Récupération du nouvel an ?
Dans l’après-midi, nous accompagnons Osman a son école. Il est prof d’anglais. Nous allons dans sa classe avec des élèves aussi intimidés par notre présence que curieux.
L’heure suivante, nous sommes invités cours de musique. Petit concert improvisé d’harmonica, de guitare et de saz (instrument traditionnel). Cette rencontre à l’école restera un des bons moments voyage.

En classe
Alasehir – Pamukkale: 87 km, 875 D+
Cette fois, nous quittons Osman et sa femme pour Pamukkale, site classé à l’Unesco.
C’est la campagne turque, entre plaine et montagne. Nous croisons quelques rares villages en chemin mais l’ambiance est déserte. Le soleil est de la partie. Pour notre premier col de l’année, nous montons en t-shirt. Contraste étrange à y repenser … 4 janvier : pédaler en t-shirt ! A Pontarlier, ce serait plutôt ski de fond en col roulé !
Le midi est l’occasion d’une pause divertissante dans une restaurant de bord de route. Le chef est le sosie de Mario Bross et nous avons l’impression d’assister à une pièce de théâtre ! L’accueil est convivial ! C’est ce genre de personnage qui forge les souvenirs amusants du voyage !

Le chef (Mario Bross) et les employés du restaurant
Le reste de l’étape reste rural et tranquille. Les montagnes en arrière plan veillent sur nous. On zigzague entre vignes, canal et mosquées. L’endroit se prête au calme et à la sérénité. Nous parcourons les derniers kilomètres sur des routes de campagne, pas toujours goudronnées, bordées de fermes et de petits villages. La roue arrière de Denis dégonfle à nouveau, « manque pas d’air celle là ! »
A l’approche de Pamukkale, nous apercevons déjà le « Château de coton ». Le contraste de ce village touristique est saisissant, rien à voir avec les villages paysans d’avant. A peine arrivés, nous sommes abordés par un hôtelier. C’est la saison creuse, il faut bien remplir les chambres, alors, bien sûr, nous bénéficions d’un prix d’ami !
Repos à Pamukkale
Nous profitons de notre journée à Pamukkale pour visiter la ville antique de Hiérapolis, faire un plongeons dans la piscine antique (eau thermale) et tremper les pieds dans les travestines (baignoire naturelle formée par le calcaire du ruissellement de l’eau).

Travestines de Pamukkale
Journée grandiose pour les yeux, moins pour la gorge. Entre source d’eau chaude, courant d’air froid (Denis a la bonne idée de laisser une fenêtre ouverte avant de se coucher) et climatisation, notre gorge n’a pas trop aimé. Nous sommes malades.
Pamukkale – Serinhisar : 60 km, 1185 D+
Nous quittons Pamukkale par l’axe principal qui rejoint Denizli. La route est calme. A l’approche de la ville, nous bifurquons sur un axe secondaire. Pas de doute, cette fois, les montagnes sont au premier plan. Ca grimpe mais le paysage qui se dérobe sous nos yeux n’en est que plus beau. Pour ne rien gâcher, le soleil est encore de la partie.
A midi, nous nous arrêtons dans le café d’un village. Il fait tellement bon pour la saison que les anciens sortent les tables dehors pour jouer au « Rummikub ». Les cafés sont réservés aux hommes. Claire est toujours la seule femme. En Turquie, et comme dans bons nombre de pays musulmans, chacun à sa place. Les hommes se retrouvent dans le café du village et les femmes restent à la maison (où se retrouvent dans les maisons). Selon ses dire, Claire devient « transparente ». On ne lui parle pas, c’est comme si elle n’existait pas. Pour ceux et celle qui la connaissent, imaginez la frustration …

1er col turc
En fin de journée, après un col sur la route principale, nous descendons sur une petite ville de moyenne montagne à 900 m d’altitude. Le soleil est caché derrière les montagnes. Nous enfilons gants et bonnet, c’est fois, ça caille ! Pas la peine d’aggraver notre cas, nous sommes déjà malades !
L’unique hôtel de la ville ressemble au château de la belle au bois Dormant. On se croirait à Disneyland mais l’accueil est convivial. En Turquie, le kitch existe aussi. Denis finit l’étape à plat…pour la 4ème fois. Cette fois inspection plus complète du pneu. Un petit fil de fer « serial creveur » est enfin démasqué par l’inspecteur « Colin’bo ».
Serinhisar – Cameli : 69 km, 900 D+
Nous démarrons l’étape avec -2°C et sous un brouillard digne de Montbéliard en novembre ! On n’y voit pas à 20 m et c’est limite dangereux.
Heureusement, après 20 km, nous quittons la purée pour rejoindre une route de montagne. En prenant de l’altitude le soleil apparait.
Après un ravitaillement dans le café d’un village (en terrasse 15°C !), nous grimpons le col. 600 m de dénivelé sur une dizaine de kilomètres. Ce n’est pas énorme mais Claire est vraiment bien malade aujourd’hui … de quinte de toux en mouchage de nez, elle parvient finalement a monter. Au sommet, le soleil radieux et la neige en bord de route ne font que sublimer le paysage. C’est magnifique ! On ne se lasse pas des montagnes.
La descente sur Cameli est agréable. Elle n’est pas sans nous rappeler le plateau de l’Engadin en Suisse.
Cameli – Fethiye : 87 km, 1084 D+
Nouveau départ au dessous de zéro. Après un arrêt à la Poste pour renvoyer un colis d’objets oubliés par les têtes de linottes d’Izmir, nous continuons de pédaler le long du plateau. Ambiance montagnarde garantie, on a presque l’impression d’être dans le Haut-Doubs … le plateau est truffé de piscicultures ! La source de la Jougnena n’est peut-être pas loin ?!
Avant de descendre sur la mer, nous grimpons un dernier col. Encore 600 m de dénivelé que nous coupons en 2, pause casse-croûte oblige …
Si les agents de la « DDE » turques ont pensé aux cyclistes en construisant les routes de col (5 km de montée, 1 km de plat), la descente du col n’est pas aussi réjouissante : 5 km de descente, 1 km de montée… La descente sur Fethiye se fait par pallier, impossible de descendre les 30 km d’une traite, il faut redonner quelques coups de pédales ! Nous profitons de la descente pour admirer la spectacle: montagne avec vue sur la mer !
Ce soir, nous sommes hébergés chez Ilker, un dentiste à la cool attitude !
Fethiye – Fethiye : 30 km, 950 D+
Coup de mou chez Denis ! Ce matin, on lit, on lave son linge, on recharge les batteries…
A midi, c’est repas à la cantine des dentistes … on a plutôt intérêt à se laver les dents !

Plage d’Oludeniz
L’après-midi, sur les conseils d’ilker, nous parcourons la baie de Fethiye à vélo : la grande plage de sable fin contraste avec un ancien village fantôme à seulement 7 km … Après la seconde guerre mondiale, les Grecs ont fuit cette partie de la Turquie, abandonnant des villages entiers.
Le soir, nous sortons boire une bière en terrasse. Fethyie semble est une ville balnéaire plutôt chic, mais à cette saison, c’est top !

Ilker, à gauche, notre hôte dentiste et son collègue Kamal (à droite)
Fethiye – Kalkan : 76 km, 1340 D+
Nous quittons Fethiye par une zone maraichère. Des serres à perte de vue jusqu’aux pieds des montagnes. Entre tomates et olives, nous grimpons à 400 m d’entrée, histoire d’admirer le point de vue : pas mal du tout ! Le paysage nous rappelle les Alpes de Haute-Provence. Sisteron ne doit plus être très loin !
Les petites routes de l’après-midi nous conduisent jusqu’à un canyon. Nous sommes les seuls touristes à cette saison, l’endroit est paisiblement désert ! Seules les moutons et les bergers nous tiennent compagnie sur la route !
À 15 km de l’arrivée, nous sommes encore à 300 m d’altitude, nous sommes censés redescendre, mais c’est sans compter le relief accidenté du bord de mer.
« Quand c’est fini, ça n’est jamais fini…» dirait Philippe Katerine. Nous ne pouvons même pas réellement profiter de la descente : portion à 27% … concentré sur la route (ou plutôt le béton), les doigts sur les freins pour ne pas tomber.
Nous arrivons chez Murat épuisés et … toujours « Balades ». Demain, c’est jour de « rebos » !

Murat et Claire « balade »
Jour de repos à Kalkan
Chez Murat, c’est comme chez Alexis, lever à 11h, petit-déjeuner à 15h …
Atelier vélo, chaîne neuve pour celui de Denis.
Une petite ballade dans le village nous amène dans un café pour quelques parties de « Tavla » (backgammon) après lesquelles Claire déclare : « un jour je t’aurai ! ».
Bref, journée de repos.
Kalkan – Demre : 75 km, 1400 D+
Les 20 premiers kilomètres sont relativement plat mais ce seront hélas les seuls de la journée. Ils bordent le front de mer par une route de côte relativement calme, pas mal du tout !

Kas
Après une pause à Kas, la digestion se fait dans un raidard à 28% et nous quittons le bord de mer pour monter à 600 m. Prendre de la hauteur ne fait jamais de mal (à part aux guiboles). Il permet d’admirer le paysage …
On commence à s’y habituer dans ce pays, la descente n’est jamais une grande descente mais une succession de petites descentes et de « coups de cul » … du casse-pattes ! Mais c’est sympa. Le paysage est vraiment beau et la petite route nous ferait presque oublier qu’il existe des voitures.
Ici aussi, c’est le paradis de la tomate, serres à perte de vue …
En redescendant sur Demre, que voici donc ? Encore deux bosses !! Oui mais ce sont celles d’un chameau ! Impressionnant ! Depuis quelques années, dans cette région de la Turquie, ceux-ci sont élevés comme animaux domestiques et pour des combats. Nous n’avons pas essayé de les caresser … bizarre ?!
En arrivant, à Demre, nous sommes accueillis par Ahmet, qui se révèlera être un vrai guide touristique !
Demre – Finike : 31 km, 205 D+
Demre ou Myra est une ancienne cité antique, connue pour son St Patron, St Nicolas ! Nous profitons de l’invitation d’Ahmet pour visiter le théâtre de Myra et l’Eglise de St Nicolas ! Il ne nous a même pas donné de bonbons …

Avec St Nicolas
A midi, nous prenons la route. 30 km sont au programme aujourd’hui … mais seulement une demi-heure après notre départ, le ciel s’est chargé : orage et trombes d’eau.
En arrivant à Finike, nous nous arrêtons dans le premier café doté d’un poêle à bois. Il faut faire sécher les habits et la bête ! La soupe chaude fait un bien fou !
Après 3h de pause déjeuner et 3 parties de Tavla (« Un jour je t’aurai » a dit quelqu’un dans la salle), il est 17h, soit le temps de trouver un hébergement pour le soir. Le serveur du café appelle une connaissance qui tient une pension. Nous sommes comme à la maison ! Royal !
Finike – Kemer : 72 km, 925 D+
Le programme du jour est simple : montée d’un col à 600 m. Nous quittons donc ponctuellement le bord de mer pour la montagne. L’itinéraire emprunte une nouvelle fois un axe principal large. Nous maudissons le programme de rénovation des routes qui transforment les routes de col en autoroutes à 2×2 voies. Cela casse le charme du lieu.
Au sommet, nous nous réconfortons avec un bon restaurant…Bon pour le palet, pas pour le porte-feuille…
Et c’est la descente sur Kemer, 40 km plus loin, cité balnéaire très prisée des russes. Sur le trajet, Denis fait une petite boulette … il croyait avoir perdu un gant, il a rebroussé chemin …mais son gant était dans sa capuche ! Bien joué !!!
Kemer – Antalya : 48 km, 370 D+
40 km nous sépare d’Antalya par une route plutôt plate en bord de mer. C’est vraiment chouette ! Et l’itinéraire cycliste nous évite les tunnels, sauf un !
Alors on serre les fesses très fort (au milieu des gaz d’échappements) et on ne traîne pas trop pour en sortir.
Petite pause de midi au soleil, sous 25°C (même à Pontarlier il fait rarement plus chaud l’été !), avant de rejoindre un hôtel du centre-ville d’Antalya.

vieux port d’Antalya
Pour ce soir, nous avions fait une demande d’hébergement avec le réseau Warmshower mai s un autre couple de cyclistes français occupe déjà les lieux. On s’installe à l’hôtel et on profite pour aller leur rendre visite. Superbe rencontre ! Christian et Patricia voyagent depuis 4 ans à vélo !!! Eux-aussi ont des vélos Cattin !! Mais ils ont 20 ans, cela confirme notre bon choix …
Quatre mois, c’est la durée depuis notre départ, pour eux c’est le temps restant avant de rentrer en France, soit une paille. Beau moment d’échange. Nous nous retrouverons demain soir pour discuter davantage.
Jour de repos à Antalya
Le matin est consacré au repos : lecture et mise à jour du blog.
Dans l’après-midi, nous nous baladons dans le centre-ville d’Antalya : visite du port, porte d’Hadrien …
Claire profite d’une halte en ville pour un passage chez le coiffeur. Jeanne d’Arc est de retour !
Comme convenu, nous retrouvons Christian et Patricia. Encore une bonne soirée de passée accompagné d’un bon vin turc (si finalement ça existe) ! Nous nous rendons compte que nous vivons les mêmes aventures … et nous avons toujours autant de mal à quitter les voyageurs croisés sur notre chemin !

Avec Christian et Patricia
Vidéo de la 2é partie de la Turquie
Entre Istanbul et Izmir :