Bienvenue au Tadjikistan, pays des montagnes du Pamir. Nous commençons à grimper tout doucement …
28 avril : Sujina-Ayni, 93 km, 1534 m D+
Nous prenons la route le long de la rivière. La plaine laisse progressivement place à une vallée plus ou moins encaissée transformant la route en de véritables montagnes russes. Ca ne grimpe jamais bien longtemps mais le pourcentage des pentes avoisines régulièrement les 10%. Il va falloir s’y faire, nous attaquons la montagne !
Pour la pause déjeuner, à la recherche désespéré d’un coin d’ombre où les arbres semblent avoir déserté, nous finissons dans un restaurant de village au frais, autour d’un « plov » (plat national de riz, mouton et carotte) et d’une bière … que le restaurateur à du aller acheter au commerçant d’à côté ! Ici, à table, les gens boivent du thé. Si l’alcool est légal, en pratique, nous n’en trouvons pas facilement dans les villages. Le mythe de la mousse bien fraiche en terrasse à la pause restera un doux rêve ici au Tadjikistan !
Lorsque nous repartons du restaurant, à peine 1 km après, Claire casse sa chaine … Petite réparation sur place. Le professeur d’anglais du village nous rejoint et nous taille la bavette autour d’un jus de fruit maison.

La montagne se rapproche, toujours … nous continuons notre après midi tranquillement, sans incident avant de bivouaquer au pied du col. Panorama de rêve sous un ciel étoilé ! Les bivouacs Tadjiks sont grand luxe !
29 avril : Ayni-Dushanbe, 137 km, 1700 m D+
Pas de prologue pour cette étape de montagne ! Ça monte directement et longtemps … 50 km de montée ! Pour être francs, les 35 premiers km étaient faciles … Seulement 300 m de dénivelé ! Nous montons progressivement tantôt ralentis par les troupeaux de moutons, tantôt par les camions en panne le long de la route, toujours le long de la rivière. Le paysage est encaissé en forme de canyon.
Les 15 derniers kilomètres d’ascension ont été en revanche beaucoup plus douloureux pour les mollets ! On n’avait pas connu ça depuis les Alpes, faut dire … si ça date ! Des portions à 10, 15%, des raidillons … Le tout à slalomer sur une route à moitié pourrie entre nids de poules et camions ! Sacré entrainement pour le Pamir !
Lorsque nous arrivons au sommet, l’incertitude nous attend … tunnel d’Arzob, surnommé le tunnel de la Mort ! 5 km de tunnel quasi non-ventilé … de quoi noircir les poumons comme un gros fumeur ! Munis de nos lampes, de nos blousons et de nos foulards autour de la bouche en guise de masque, nous avançons tranquillement dans les entrailles de l’enfer … pour en ressortir 20 minutes plus tard, effectivement noirs de suie mais heureux d’être en vie et de respirer à l’air libre. La récompense est au bout du tunnel ! A la sortie, à 2600 m, le panorama sur les montagnes enneigées est superbe !

S’en suivent 77 km de descente pour arriver à Dushanbe. La route est un billard ! Ce n’est que du bonheur !

Vendeurs de rhubarbe sauvage le long de la route dans la descente
30 avril & 1er mai : jours de repos à Dushanbe

Deux jours de repos dans la capitale tadjike, à profiter de rencontres avec d’autres cyclo-voyageurs de toute nationalité : anglaise, australienne, japonaise et bien-sûr française ! Nous retrouvons Fleur et Aurélien avec leur tandem de choc, rencontrés à Erzurum; et Anne et Thomas, rencontrés en Slovénie ! Bon moment d’échanges et d’astuces pour la haute route du Pamir !

2 mai : Dushanbe-Nurak, 57 km, 785 m D+
Nous quittons Dushanbe avec Fleur et Aurélien. Partis de France en septembre, ils voyagent en tandem … difficile de passer inaperçus !
Le trajet se fait sur l’axe principal. Le macadam est en bon état, ce qui nous permet d’avancer à une bonne allure.

Un tunnel bien ventilé à mi-montée nous fait gagner 500 m de dénivelé ! Les paysages sont toujours aussi grandioses. Les collines vertes bordent les routes comme dans les guides touristiques de l’Asie centrale … Pour musique d’ambiance, on a le bruit des cours d’eau et le mugissements de vaches.
Nous plantons la tente juste avant l’averse mais pas de quoi décourager quatre français mordus de jeux de carte ! Pour un coup, Claire gagne et Denis perd …
3 mai : Nurak-Djarteppa, 69 km, 820 m D+
Nouvelle journée à 4 sur les routes bucoliques du Tadjikistan. La matinée est consacrée à l’ascension d’un petit col mais là encore, un tunnel au sommet ! A la sortie, la vue sur le réservoir d’eau est sublime ! Vallée verte presque tropicale …
Le reste de l’étape se fait sur un faux-plat descendant. Nous pique-niquons à l’abri d’un murier platane … et nos vêtements s’en souviennent !

Ce soir on s’offre un bivouac de luxe, caché par les collines, dans le calme d’un vallon tadjik !
4 mai : Djarteppa-Kulob, 62 km, 445 m D+
6h, nous sommes réveillés par un troupeau de chèvres, vaches et autres moutons ! C’est un bonheur (très) matinal que nous apprécions. C’est plus agréable que les Klaxons !
Sous nos roues, l’immensité des paysages tadjik se dévoilent à mesure que nous prenons de la hauteur … Splendide !
Nous descendons ensuite sur Kulob, grande ville où un lit et une douche nous attendent … Dernière soirée en compagnie de Fleur et Aurélien autour d’un sandwich et d’une glace. Les bons restaurants ne courent pas les rues, il va falloir s’y habituer. Quant à la bière, n’en parlons pas …

Pêcheur aperçu lors du pique-nique
5 mai : Kulob-Kirmanjo, 88 km, 1855 m D+
Petite colinade de Claire qui, de bon matin, se rend compte au bout de 5 km, que nous ne sommes pas sur la bonne route mais … un Colin retrouve toujours son chemin !

vue dans l’ascension
La bonne route, c’est l’ascension du col … et quelle ascension ! 35 km de montée où les 5 derniers km sont toujours les plus durs et la route de plus en plus dégradée. Encore du 10-12%, nous montons lentement mais surement et le soleil nous fait transpirer comme des boeufs ! Heureusement, le paysage reste magnifique ! C’est bon pour le moral des troupes ! On revoit pour la dernière fois le tandem avant d’aborder la descente.

au col (1900 M)
La fameuse rivière du Panj et l’Afghanistan se dévoilent sous nos yeux. C’est tellement beau que nous nous arrêtons toutes les 5 minutes pour mitrailler le paysage de photos !

En bas, la route est paisible, nous remontons déjà doucement à la recherche d’un bivouac. Il estersque 18h quand nous nous arrêtons dans une vallée encaissée, à l’abri des regards, avec vue sur la montagne afghane. C’est surréaliste !

6 mai : Kirmanjo-Qalai’Kumb, 95 km, 1330 m D+
Nous continuons de rouler le long de la rivière qui ne nous lâchera pas avant un bon moment. Nous avons l’impression de vivre un rêve éveillé tellement c’est beau ! L’ambiance sur la route est aussi incroyable. Le trafic est vraiment calme … et de l’autre côté de la rivière, à peine 100 m de nous, l’Afghanistan !!! Ce pays si mystérieux et si fermé aux étrangers … De l’autre rive, nous voyons les villages, nous entendons les ânes hennir et même les habitants parler ! Mais impossible d’y aller ! Dommage … les spots de bivouac ont l’air beaucoup plus sympa de l’autre côté !
Nous croisons de temps à autre une patrouille militaire sur la route. Une discussion avec l’un d’entre eux nous assure que le route est sans problème pour les touristes. Il nous recommande tout de même de planter la tente côté tadjik plutôt que côté afghan, c’est plus prudent !
95 km, de route de faux-plat montant tendance montagne russe avec un macadam de plus en plus capricieux … ou même plus du tout de macadam ! Claire a encore cassé sa chaine et cette fois, Denis a beaucoup moins ri car une averse pointait le bout de son nez ! Nous y avons échappé de justesse !
Nuit dans une chambre d’hôte plutôt chère même après négociations (merci au tourisme de masse en 4×4) avec un standing tout tadjik (mur en préfabriqués digne du papier de soi). Mais bon, nous avons une douche, les toilettes et le WIFI … Ah le confort !
7 mai : jour de repos à Qalai’Kumb
Denis a été malade toute la nuit. Ses intestins n’ont probablement pas aimé l’eau de la rivière. Le jour de repos est bienvenu, d’autant que la pluie s’est invitée une bonne partie de la journée.
Tadjikistan (first part ) … April 28th to May 7th
Welcome to Tajikistan, country of the Pamir mountains. We start climbing slowly …
April 28: Sujina-Ayni, 93 km, 1534 m D +
We take the road along the river. The plain gradually gives way to a valley more or less boxed transforming the road into a real roller coaster. It never climbs very long but the percentage of slopes regularly adjoin the 10%. We will have to make it, we attack the mountain!
For the lunch break, looking desperately for a shady corner where the trees seem to have deserted, we end up in a cool village restaurant, around a « plov » (national dish of rice, mutton and carrot) and a beer … that the restaurateur had to go and buy from the shopkeeper next door! Here, at the table, people drink tea. If alcohol is legal, in practice we do not find it easily in the villages. The myth of the fresh froth on the terrace at the break will remain a sweet dream here in Tajikistan!
When we leave the restaurant, just 1 km later, Claire breaks her bike chain … Small repair on site. The village English teacher joins us and chats with us around a homemade fruit juice.
The mountain is getting closer, always … we continue our afternoon quietly, without incident before bivouacking at the foot of the pass. Dream panorama under a starry sky! Tajik bivouacs are great luxury!
April 29: Ayni-Dushanbe, 137 km, 1700 m D +
No prologue for this mountain stage! It rises directly and long … 50 km climb! To be honest, the first 35 km were easy … Only 300 m of altitude difference! We go up gradually, sometimes slowed by flocks of sheep, sometimes by trucks broken down along the road, always along the river. The landscape is boxed in the shape of a canyon.
The last 15 kilometers of climbing were however much more painful for the calves! We had not known that since the Alps, must say … if it is long ago ! Portions at 10, 15%, raidillons … All to slalom on a road half rotten between potholes and trucks! Quite a training for the Pamir !
When we reach the summit, uncertainty awaits us … Arzob tunnel, dubbed the tunnel of Death! 5 km tunnel almost non-ventilated … enough to blacken the lungs like a big smoker! Equipped with our lamps, our jackets and our scarves around the mouth as a mask, we move slowly into the bowels of hell … to come out 20 minutes later, actually black soot but happy to be in life and breathe in the open air. The reward is at the end of the tunnel! At the exit, at 2600 m, the panorama of the snow-covered mountains is superb!
77 km of descent to reach Dushanbe. The road is a billiard! It is happiness !
Sellers of wild rhubarb along the road in the descent (Picture legend)
April 30 & May 1: Days of rest in Dushanbe
Two days of rest in the capital Tajik, to enjoy meetings with other cyclo-travelers of any nationality: English, Australian, Japanese and of course French! We find Fleur and Aurélien with their tandem of shock, met at Erzurum; and Anne and Thomas, met in Slovenia! Good moment of exchanges and tips for the high road of Pamir!
May 2: Dushanbe-Nurak, 57 km, 785 m D +
We leave Dushanbe with Fleur and Aurélien. Left from France in September, they travel in tandem … difficult to go unnoticed!
Departure of the hostile with Fleur and Aurélien (in yellow) and Anne and Thomas, who stays at rest one more day (Picture legend)
The trip is on the main axis. The macadam is in good condition, which allows us to move at a good pace.
A well ventilated tunnel halfway up we gain 500 m altitude! The landscapes are always grandiose. The green hills line the roads as in the tourist guides of Central Asia … For background music, there is the sound of rivers and the roar of cows.
We pitch the tent just before the shower but not enough to discourage four French fans of card games! For once, Claire wins and Denis loses …
May 3: Nurak-Djarteppa, 69 km, 820 m D +
New day at 4 on the bucolic roads of Tajikistan. The morning is devoted to the ascent of a small pass but again, a tunnel at the top! At the exit, the view of the water tank is sublime! Green valley almost tropical …
The rest of the stage is on a downhill flat. We picnic at the shelter of a plane tree mulberry … and our clothes remember it!
Tonight we have a luxurious bivouac, hidden by the hills, in the calm of a Tajik valley!
May 4: Djarteppa-Kulob, 62 km, 445 m D +
6 am, we are awakened by a herd of goats, cows and other sheep! It is a (very) early happiness that we appreciate. It’s more pleasant than Klaxons!
Under our wheels, the immensity of the Tajik landscapes unfolds as we gain height … Splendid!
Then we go down to Kulob, a big city where a bed and a shower are waiting for us … Last evening in the company of Fleur and Aurélien around a sandwich and an ice cream. Good restaurants are hard to find, you’ll have to get used to it. As for beer, let’s not talk about it …
Fisherman seen during picnic (picture legend)
May 5: Kulob-Kirmanjo, 88 km, 1855 m D +
Small colinade of Claire who, early in the morning, realizes after 5 km, that we are not on the right road but … a Colin always finds his way!
The good road is the climb of the pass … and what an ascent! 35 km climb where the last 5 km are always the hardest and the road more and more degraded. Still 10-12%, we climb slowly but surely and the sun makes us sweat like oxen! Fortunately, the landscape is beautiful! It’s good for the morale ! We see for the last time the tandem before approaching the descent.
The famous Panj River and Afghanistan are unfolding before our eyes. It’s so beautiful that we stop every 5 minutes to strafe the landscape of photos!
Down, the road is peaceful, we go back already slowly in search of a bivouac. It is 18h when we stop in a valley, hidden from view, overlooking the Afghan mountain. It’s surreal!
May 6: Kirmanjo-Qalai’Kumb, 95 km, 1330 m D +
We continue to ride along the river that will not let go before a long time. We have the impression of living a daydream so beautiful! The atmosphere on the road is also amazing. The traffic is really calm … and on the other side of the river, barely 100 m from us, Afghanistan !!! This country so mysterious and so closed to foreigners … On the other side, we see the villages, we hear the donkeys neigh and even the inhabitants speak! But impossible to go! Too bad … the bivouac spots look a lot nicer on the other side!
The Panj River that borders Tajikistan and Afghanistan (picture legend)
From time to time we come across a military patrol on the road. A discussion with one of them assures us that the road is no problem for tourists. He still recommends us to pitch the tent on the Tajik side rather than on the Afghan side, it’s safer!
95 km, flat-bottomed road climbing the russian mountain with a macadam more and more capricious … or even no more macadam at all ! Claire broke her bike chain again and this time, Denis laughed a lot because a shower was pointing the tip of his nose! We narrowly escaped!
Overnight in a rather expensive bed and breakfast even after negotiations (thanks to mass tourism in 4 × 4) with a standing all Tajik (prefabricated wall worthy of the paper of oneself). But hey, we have a shower, toilets and WIFI … Oh comfort!
May 7th: day of rest at Qalai’Kumb
Denis was sick all night. His intestines probably did not like the water of the river. The day of rest is welcome, especially since the rain has been inviting a good part of the day.