Turquie (3e partie) … du 17 janvier au 1er février

De Antalya à Gaziantep en passant par la Cappadoce. 15 jours entre montagne et famille …

Antalya – Guddogdu : 78 km, 290 D+

A 10h30, nous retrouvons Christian et Patricia pour se dire au revoir et prendre une belle photo de (vélos) Cattin sur le trottoir… nous les quittons 1h après !

La sortie d’Analya se fait sans encombre, le trafic est plutôt fluide. Nous longeons la « Mare Nostre » pour en profiter une dernière fois, comme nos mamans, on ne la reverra pas avant fort longtemps ! A notre grande surprise, nous arrivons dans le monde féérique de Disney : le bord de mer est occupé par des hôtels 5 étoiles qui ressemblent tous au château de Cendrillon … C’est impressionnant mais tellement surfait que ça ne nous fait pas envie. On se contente de profiter de ce spectacle surréaliste et on passe notre chemin en jettant nos regards à travers les grilles, des fois qu’un tsar russe ou qu’un émir arabe pointe le bout du nez.

Nous pique-niquons sur la plage par 25°C en t-shirt ! C’est agréable et d’autant plus appréciable que nous savons que ça ne va pas durer.

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Exemple d’hôtels après Antalya …

A 17h on plante la tente sur la plage à l’abri des palmiers. Premier bivouac de l’année, comme on dit le plaisir est dans l’attente …

Güddogdu – Güclukoy : 63 km, 1370 D+

Le vent s’est levé pendant la nuit, ramenant avec lui la pluie … nous sommes bien heureux d’avoir installé notre bivouac à l’abri des arbres. La mer est déchainée. Nous replions bagage rapidement. Pas de thé ce matin, avec le vent, c’est la galère pour allumer le réchaud. Ne s’appelle pas Pierrafeu qui veut.

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Vue depuis le bivouac … mer déchainée !

Au menu ce matin, vent de face et pluie dans le même sens … une superbe journée s’annonce !

Heureusement, après 30 km à souffrir le long de la côte, nous bifurquons dans la montagne pour rejoindre la route de Konya. Le dénivelé est beaucoup plus relevé mais la pluie cesse et le vent est avec nous cette fois …

20 km plus haut Claire s’arrêterait bien là. On tente notre chance dans un petit village mais malgré un échange possible en allemand, personne ne semble vouloir nous accueillir chez lui. On nous indique un village plus gros à 10 km avec une aire de camping. L’énorme hospitalité turque n’a rien à voir avec celle qu’on peut trouver en France, mais de temps en temps ça ne marche pas quand même.

Va pour 10 km de rab’. Juste avant la fin, la grêle s’invite. Le temps d’enfiler les vêtements de pluie on est déjà trempés …

Nous finissons quand même bien la journée dans un restaurant avec un patron sympa, qui accepte que nous dormions dans son restaurant. On trouve la note des repas un peu salée le lendemain… C’est parfois le prix à payer pour avoir un peu de confort au chaud !

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Nuit au restaurant …

Güclukoy – Seydisehir : 50 km (+47), 1250 D+

Le vent se joue de nous car ce matin, nous le retrouvons de face ! Aujourd’hui, pas de bifurcation prévue, ce sera « sèche-cheveu » en mode froid  toute la journée.

Dans la montée, le paysage devient plus joli à mesure que la neige apparait sur le côté.

Au 50ème km, on s’arrête à l’entrée d’un village pour chercher où dormir. Un livreur prend pitié de Claire avec ses joues rosies par la froid. Il habite Seydisehir, 50 km plus loin et sans nous laisser le temps d’hésiter, il commence à charger nos vélos dans sa camionnette.

Le col à 1800m prévu le lendemain se fait en voiture et nous en profitons pour admirer le paysage de toute beauté !
Denis est un peu déçu de zapper ce passage , mais en apercevant un camion en travers de la route dans la descente bien glissante, il se fait une raison.

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Col fait en voiture … oh ! les tricheurs !

Nous profitons de l’instant présent et du destin qui a mis Husseyn sur notre route. Il s’arrête d’abord chez ses parents pour manger avec eux et en guise d’hôtel il nous invite chez lui. Soirée extra partagée avec sa femme et ses 2 enfants !

Avec Husseyn et sa famille

Seydisehir – Uçpinar : 57 km, 410 D+

Nous quittons Seydisehir. Notre hôte ne veut pas nous lâcher. Il trouve que les rues mal déneigées de la ville sont trop dangereuses à vélo et il nous conduit à la sortie de la ville.
Les températures ont chuté : ce matin c’est gros gants, bonnet et sur-pantalon pour se protéger d’une petite bise bien fraiche. Il fait 2°C au thermomètre mais probablement -5°C en ressenti. Heureusement, le soleil est de la partie.

DSCN7762Après 4 km, nous quittons l’axe principal pour le petit village de Kavac et sa source d’eau chaude. Nous faisons nos premiers tours de roues sur une route enneigée. Le paysage est splendide.

En arrivant à Beydisehir, une pause casse-croûte s’impose. La ville est bordée par un lac. Avec les montagnes en arrière plan, on se croirait à Lausanne au bord du lac Léman.

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vue du lac depuis Beysehir

 

L’après-midi se fait tranquillement sur l’axe principal qui relie Beydisehir à Konya. Nous parcourons encore une vingtaine de kilomètres avant de trouver un motel en bord de route.

Uçpinar – Konya : 83 km, 700 D+

Moins de vent aujourd’hui mais le froid sec rosit toujours nos joues. C’est malgré tout agréable de retrouver les sensations de froid que nous connaissons en ski de fond. C’est notre petite madeleine de Proust.

A mesure que nous montons, le paysage est plus ouvert. Nous longeons le plateau jusqu’au col à 1500 m sans encombre. La pente est d’environ 3% sur plus de 20 km … alors nous n’avons même pas l’impression de monter. Ensuite, il suffit de se laisser glisser jusqu’à Konya.

Konya

En arrivant en ville, nous prenons la direction de « l’otogar » (gare routière) car demain, nous nous avançons en bus. On aurait bien aimer voir les derviches, mais on est arrivée près leur tournée. L’ambiance en ville est plus humide : ça caille ! Le confort de l’hôtel nous fait vite oublier la température extérieure. Chambre de grand luxe ce soir !

Konya – Nevşehir : 5 km (+230), 40 D+

Transfert en bus de Konya à Nevsehir : 3h de bus. En descendant un peu dans la précipitation,Claire laisse son pull sur le siège. La liste des objets oubliés s’allongent.

L’hôtel du soir n’a rien à voir avec celui de la veille, il entrerait plutôt dans le haut du classement des plus pourris. Une douche sans flexible donc pas de douche mais on dort au chaud pour pas cher …

Nevşehir – Cavusin : 29 km, 250 D+

Après seulement 10 minutes de vélo, nous rencontrons pluie et neige fondue. Bienvenue en Cappadoce ! Temps pourri annoncé pour 3 jours ! Décidément, à chaque fois que nous visitons des rochers pointus, il pleut (c.f Météores).

Avec l’équipe des Colybride !

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Et le soir, nous sommes hébergés chez Heval, un kurde plutôt anti-gouvernement.

Jours de repos en Cappadoce

La pluie s’est rapidement transformée en neige sur ce plateau de l’Anatolie centrale.DSCN7971.JPG

Version sans neige

Le premier jour, nous retrouvons une famille de français (encore !) pour une petite ballade dans les troglodytes. Ils sont 3 : Johanna, 9 ans, Mathieu et Angélique. Partis de France à vélo, ils les ont laissés à Cesme, près d’Izmir pour visiter la Turquie à pied.DSCN8036.JPG

Bataille de boule de neige avec Johanna, Angélique et Matthieu …

Le deuxième jour de repos est imposé par la météo. Il a neigé toutes la journée et la chaussée est difficilement praticable.DSCN8085.JPG

Avec la neige

Cavusin – Garipce : 44 km, 580 D+

Nous quittons tranquillement la Cappadoce par une petite route jusqu’à Urgup. La neige tombée la veille est encore bien présente sur les routes. Mi-vélo, mi-luge, nous avançons à pas de loup … 12km en 2h ! Rouler sur la neige est rigolo … les 5 premiers kilomètres ! En descente, les glissades sont vite dangereuse.

DSCN8143.JPGEn arrivant à Urgup, nous changeons nos plans. Retour sur l’axe principal direction Kayseri. On explorera les petites routes de montagne plus tard !

Vers 17h, il est temps de trouver un endroit pour passer la nuit. Claire demande à faire un arrêt dans une station service en bord de route pour un thé chaud. Bonne pioche ! Au moment où nous allions partir, le patron nous propose de dormir à l’étage du restaurant. On sentira un peu le kebab mais on sera au chaud !

Garipce – Kahramanmaraş : 42 km (+261), 170 D+

Nuit terrible pour Denis qui n’a pratiquement pas fermé l’oeil à cause de la télévision rester allumée … l’humeur n’est pas des plus joyeuses !
Nouvelle journée de transfert jusqu’à Kahramanmaras, au nord de Gaziantep. Mauvaise surprise : le chauffeur du bus bourre nos vélos un peu n’importe comment dans les soutes et nous demande de player un supplément pour les vélos … on n’avait pas connu ça à Konya !

La journée se finit quand même bien, par un petit bivouac au sud de Kahramanmaras. La température est quasi-estivale pour nous qui venons du froid. Nous passons de -2°C ce matin à 14°C en cette fin de journée. Une bonne nuit de sommeil fera du bien à tout le monde.

Kahramanmaras – Gaziantep : 72 km, 910 D+

Les jours se suivent mais ne se ressemblent pas. Au réveil, nous sommes invités par un vieil homme pour le petit déjeuner. Malgré son accueil royal et son insistance, nous déclinons son invitation à rester un jour chez lui …Difficile de lui faire comprendre qu’on est déjà attendus plus loin.

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Avec Akkoy, devant sa maison

Nous parcourons les 70 km qui nous séparent de Gaziantep sans difficulté le long de l’axe principal. Nous avons retrouvé le plaisir de rouler par 20°C.

Dans l’après-midi, nous arrivons dans la famille d’Aws, notre protégé irakien qui a trouvé refuge à la maison, à Pontarlier. L’espace de quelques jours, les rôles sont inversés : nous trouverons refuge dans sa famille.

Jours de repos à Gaziantep

Malgré une communication difficile à cause de la barrière de la langue, le courant semble passer chez les filles. Claire a trouvé une soeur en Toka, la petite soeur d’Aws.
Ambiance irakienne assurée : les filles d’un côté, les garçons de l’autre … ce n’est pas vraiment au goût de Denis mais il faut bien commencer à s’y habituer. Ce sera probablement pire en Iran !

La veille de partir, nous sommes contraints de rester une journée de plus sous peine d’incident diplomatique franco-irakien. L’émotion est bien présente.

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Les célèbres pistaches (fistik) de Gaziantep 

Une réflexion sur “Turquie (3e partie) … du 17 janvier au 1er février

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