Croatie (2e partie) du 11 au 20 octobre

Après la traversée de la Bosnie, nous revoici en Croatie pour quelques jours …

Etape 50 : Dubravica-Dubrovnik, 86 km, 1416 D+

Nous quittons le bivouac à l’aube car aujourd’hui la route est longue : 90 km prévu au compteur ! Le début d’étape dans les marais est magnifique. Entre le brouillard du matin, le soleil qui se lève, l’ambiance est paisible … On a l’impression que tout le monde est encore endormi et que nous sommes seuls au monde.DSCN4850

Au bout de 10 km, nous traversons la frontière croato-bosnienne sur une route de col où il n’y a pas un chat. Le douanier a du faire une sacrée faute professionnelle pour être posté ici toute la journée (on pense à toi Ludo)… Nous descendons sur Neum, seule citée balnéaire bosnienne pour y prendre le petit déjeuner et, par la même occasion dépenser nos derniers marks convertibles (monnaie locale).

Ca y est ! Nous avons de nouveau rejoint la mer ! Nous longeons la côte par la route principale (de toute façon, il n’y en a qu’une !). Après seulement 7 km, nouveau passage de frontière : retour en Croatie; Dubrovnik est encore à plus de 50 km. Sur cette partie de l’Adriatique, la côte est dentelée de presqu’îles si bien qu’on a parfois l’impression d’être au bord d’un lac ou d’un fleuve … car nous voyons la côte en face.

Malgré un trafic moins dense qu’au nord, la route principale reste assez fréquentée et d’une platitude monotone … une petite route de crête longe aussi la côte. Nous l’empruntons et prenons un peu de hauteur : le panorama n’en est que plus beau. Nous admirons le bleu de la mer d’en haut ! C’est beau pour les yeux, moins pour les jambes ! Tant pis ! Nous profiterons de la descente après ! Mais quelle chaleur ! La montagne est toute pelée comme dans le sud de la France, nous grimpons sous un soleil de plomb à quasi 30°C …

DSCN4894.JPGPour le midi, nous saisissons l’opportunité d’un petit coin d’ombre plat pour pique-niquer. C’est Claire, en fine observatrice qui a trouvé ce joli coin de nature … A y regarder de plus près, c’est un paradis pour les abeilles, un rucher est installé juste derrière les arbres. Visiblement, une abeille en pince pour Denis et ne le lâche pas d’une semelle… Un peu trop collante même ! Malgré une impressionnante chorégraphie de Denis, que nous appellerons « Danse de la chaussette », Maya l’abeille n’a pas résisté à son charme et a fini par piquer une tête (celle de Denis). Et c’est un petit garçon meurtri qui crie ensuite à sa maman : « Claire ! Viens m’aider … »

Petite note de Claire : « Je n’ai pas pu filmer la scène mais rien qu’à y repenser j’en ai encore un fou rire ! La danse de la chaussette restera encore longtemps je pense, un grand moment du voyage ! »

Après cette pause déjeuner animée, nous reprenons la route, ça monte, ça descend et le soleil est toujours aussi chaud … nous manquons presque d’eau ! Heureusement, nous traversons un village et nous demandons à remplir nos bidons à un habitant ! Il faudra être plus vigilant les jours prochains. Les champs d’oliviers bordent la route de l’après-midi et la récolte commence … l’ambiance est 100% sud ! Vue sur la mer, montagne pelée aride et champs d’oliviers : la vraie carte postale !

Lorsque nous arrivons sur Dubrovnik, nous sommes contraints de reprendre la route principale, la carte postale fait moins rêver : le tourisme de masse donne naissance à de gros groupes hôteliers … à priori, pas de loi littoral en Croatie quand on voit le nombre d’hôtels avec ses plages privées.

Notre chambre est située dans une petite ruelle typique de Dubrovnik, accessible uniquement par escaliers … avec les vélos, nous adorons l’escalier !

Etape 51 : Repos des Guerriers

Nous profitons du jour de repos pour alimenter le blog et visiter la vieille ville de Dubrovnik.

DSCN4928La vieille ville est vraiment belle mais peut-être un peu trop touristique à notre goût. C’est en général le lot des jolis endroits. Pendant la guerre de l’ex-Yougoslavie entre 1992 et 1993, la vieille ville a subi de lourds dégâts notamment du à des obus ; il en reste encore quelques traces aujourd’hui. Pour restaurer son patrimoine, Dubrovnik est désormais (depuis 1998), classé au patrimoine de l’Unesco; c’est aussi probablement pour cette raison qu’elle est aussi touristique. Du coup, les prix sont à la hauteur de sa réputation … Aussi cher qu’en France !

Etape 52 : Dubrovnik – Pontarlier

Aujourd’hui, nous avions prévu de rejoindre le Monténégro mais à 7h30, un appel de Catherine (la soeur de Denis) nous annonce la mauvaise nouvelle : le Papi des Forges est décédé. A presque 93 ans et une vie bien remplie, ce travailleur et voyageur (« Malgré lui » en1942) était trop fatigué pour continuer sa route. Tristesse et soulagement à la fois.

Après un téléphone à l’inter-mutuelle assistance, 3h30 d’avion, dont 2 escales : une à Munich et une à Zurich, nous voici donc de retour à Pontarlier via Genève.

DSCN4963.JPGMinuit, nous sonnons à la porte de notre maison (qui n’est plus vraiment chez nous car nous avons mis notre maison à louer). Quelle ne fut pas la surprise de Quentin et d’Aws, nos 2 colocs présents ce soir-là, de nous voir arriver sans crier gare (ou aéroport) !!! Excitation et impression étrange : qu’est ce qu’on fout là ? On vient de passer presque 2 mois à pédaler et en quelques heures, retour à la case départ. Heureusement que le vol n’était pas direct, ça nous laisse un peu plus de temps pour digérer le changement ! Sentiment de dépaysement et de décalage total. On marche dans les rues de Pontarlier et les quelques connaissances qu’on croise nous regardent comme des fantômes alors qu’on est…chez nous ! Ou est-ce que notre chez nous ne commencerait-il pas à être partout…?

Semaine en France :

Nous sommes donc rentrés pour les funérailles du papi de Denis. En tout, nous sommes restés 6 jours en France. Nous sommes arrivés le lundi soir et repartis le samedi matin.

Si l’occasion n’était pas vraiment gaie, ce retour en France nous a permis 2 choses :
Prendre pleinement conscience de la chance que nous avons d’être en voyage.
Nous sentir en lien avec notre famille.
Paradoxalement, c’est alors qu’on est loin des siens que nous avons le plus de contacts, via le blog notamment … Mais est ce que cela vaut la peine de partir « aussi loin » pour être en lien les uns avec les autres ? Dans nos vies de fous à l’occidentale, nous ne prenons pas forcément le temps de nourrir le lien qui nous unit à notre famille. On a beau ne pas toujours être en accord avec ses parents, ses grand-parents ou ses frères et soeurs, le lien qui nous unit est plus fort … cela nous renvoie aussi à l’importance que nous accordons aux choses ? Qu’est ce qui est important pour nous ?

En tout cas, c’était important pour Denis de rentrer … et toute sa famille s’est retrouvée pour un dernier « Au revoir » au papi des Forges !

Etape 53 : Dubrovnik-Bijela (MNE), 65 km, 890 m D+

Désormais de retour en Croatie, le voyage a d’autant plus de saveur que nous savons qu’il peut être éphémère ! Nous sommes contents de reprendre nos vélos après une semaine de pause … Nous sommes aussi contents de retrouver la chaleur du soleil croate et la mer (parce qu’à Pontarlier, ce n’est pas vraiment les mêmes températures … il y a environ 15°C d’écart !)

DSCN4987.JPG

vieille ville de Dubrovnik

Cette fois, nous quittons Dubrovnik à vélo, dernier passage par le centre-ville, dernières photos … Nous reprenons la route direction le Monténégro. Nous passons devant l’aéroport … et les petites routes vallonnées de Croatie nous mènent tranquillement à la frontière. De ce côté là, les routes sont plus calmes. Les villages sont restés typiques et les vignes pointent le bout de leur nez. Bref, c’est plus sauvage. A croire que personne ne va au Monténégro … Pourtant, après un passage de frontière sans encombre, la côte semble tout aussi belle voire encore plus belle ! Les montagnes en arrière-plan donne une impression grandiose !

 

A Iglao, première ville monténégrine, nous longeons la cote sur un chemin piéton façon promenade des anglais. Cette reprise est fabuleuse !!!

Après 15 km de vélo le long de la mer, nous arrivons à Bijela. Claire a réservé un appartement via un site de réservation en ligne mais impossible de trouver l’hébergement, personne ne semble connaitre ! Nous finissons par arriver chez un grand-père serbe qui ne parle pas un mot de français, ni d’anglais. Nous « baraguinons » du russe … le communisme de Tito est encore passé par là !DSCN5016.JPG

Et le résumé en images et en musique :

Une réflexion sur “Croatie (2e partie) du 11 au 20 octobre

  1. Cat88 dit :

    Eh oui, une page triste ajoutée au voyage. Je me souviendrai longtemps de cet appel matinal ! Ça aurait pu m’arriver tellement de fois de recevoir un tel appel et finalement c’est à vous que c’est arrivé ! Bien contente que vous pédaliez à nouveau et que plein de projets de retrouvailles se profilent. Biz

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